L’incontinence fécale touche majoritairement les personnes âgées et peut être causée par différents facteurs. La gêne occasionnée au quotidien justifie largement la volonté de mettre en place un traitement. En fonction de la cause de l’incontinence (consistance des selles ou dysfonctionnement des sphincters, par exemple), différentes solutions peuvent être envisagées pour traiter le problème. Dans certains cas, une rééducation intestinale et une alimentation adaptée suffisent à arrêter l’incontinence fécale. Pour d’autres patients, il est préférable d’opter pour une chirurgie ou une prise de médicaments.
Incontinence fécale : de quoi s’agit-il ?
L’incontinence fécale se traduit par des fuites de matière fécale incontrôlées, sur une longue période (au moins un mois). Les selles peuvent être solides ou liquides, et les fuites peuvent survenir à une fréquence variable en fonction des patients. On parle de pathologie lorsque ces troubles surviennent chez des personnes dont le stade de développement correspond à l’âge 4 ans minimum.
Les termes « incontinence anale » et « incontinence fécale » sont souvent confondus, mais ils ne désignent pas tout à fait la même chose. L’incontinence anale désigne toutes les fuites involontaires, cela comprend donc les selles et les gaz.
Dans le cas d’une incontinence fécale passive, le patient n’est pas conscient de la fuite. Lorsque la personne ressent le besoin d’aller à la selle, mais qu’elle ne parvient pas pour autant à empêcher les fuites, on parle d’incontinence fécale motrice.
Ces troubles entraînent souvent de nombreuses conséquences telles que :
Une dégradation de l’estime de soi
De l’anxiété
De la tristesse
Une dépression
De plus, l’incontinence fécale peut être doublée d’une incontinence urinaire chez certains sujets, ce qui augmente les troubles dans le quotidien du patient. Il est donc très important de consulter un médecin afin de trouver une solution adaptée.
Les causes de l’incontinence fécale
Les facteurs responsables de l’incontinence fécale peuvent être multiples. Parmi les plus fréquents, on retrouve :
La consistance des selles
Une baisse de la sensibilité rectale
Une altération du sphincter anal
Une diminution de la compliance rectale
Le transit joue un rôle important dans l’émission des selles. Lorsque celui-ci connaît des troubles très fréquents comme des diarrhées ou une constipation, par exemple, la paroi intestinale ou le rectum peuvent subir des inflammations et entraîner une incontinence fécale.
Pour de nombreux patients, l’incontinence est due à un dysfonctionnement des sphincters. Ils peuvent manquer de tonicité ou peiner à se contracter. Cela s’explique le plus souvent par une lésion, une plaie ou une déchirure de l’anus, qui peuvent être causées par un acte chirurgical ou un accouchement difficile. Un prolapsus anal peut aussi être responsable de l’endommagement des sphincters.
Enfin, la prise de certains médicaments peut également favoriser l’incontinence, à cause de certains effets secondaires. Si un traitement médicamenteux est à l’origine des troubles du patient, il convient de demander l’avis d’un spécialiste.
Comment prévenir l’incontinence fécale ?
Grâce à une bonne connaissance des causes de l’incontinence fécale, il est tout à fait possible de modifier son hygiène de vie afin de prévenir l’apparition de ces troubles. Cela est particulièrement conseillé aux personnes qui ont des problèmes de transit et qui présentent des facteurs à risques.
La rééducation intestinale et anale
En plus d’une rééducation périnéale qui vise à renforcer la tonicité du périnée afin d’agir sur les symptômes du patient, une rééducation anale peut aussi être prescrite par un médecin. Certains kinésithérapeutes sont formés à cette pratique qui consiste à remuscler les sphincters de l’anus. Cela est parfois suffisant pour résoudre les troubles d’incontinence fécale ou anale dont souffre le sujet.
C’est donc l’une des premières recommandations de nombreux professionnels de santé, d’autant plus que la rééducation anale est une technique indolore et simple à réaliser. Une rééducation intestinale peut être associée à la rééducation anale afin d’obtenir de meilleurs résultats. Le but est d’installer une routine, de prendre ses repas à heure fixe pour prévoir les moments de la journée les plus favorables pour aller aux toilettes. Les risques de fuites peuvent ainsi être considérablement réduits.
L’alimentation
L’alimentation joue un rôle important sur l’incontinence fécale, car elle est souvent responsable des troubles intestinaux qui sont à l’origine de ce trouble. La consistance des selles peut donc être modifiée en adoptant une alimentation adaptée.
Les personnes souffrant de diarrhées doivent ainsi :
Éviter l’alcool
Ne pas manger trop gras
Éviter les aliments épicés
Limiter la consommation de produits laitiers
Pour ceux qui, au contraire, connaissent une constipation assez régulière, il est conseillé de :
Boire beaucoup d’eau
Privilégier les aliments riches en fibres
Avoir une activité physique régulière
Manger des repas légers
Les traitements contre l’incontinence fécale
Lorsque la rééducation ne parvient pas à arrêter l’incontinence fécale, d’autres recours existent et peuvent être proposés au patient.
La prise de médicaments
Certains médicaments sont prescrits par le médecin afin de réguler la consistance des selles. Il ne s’agit donc pas d’un traitement médicamenteux qui a un effet direct sur le fonctionnement des sphincters. L’objectif est simplement de favoriser une défécation normale, en résolvant les troubles tels que la constipation ou la diarrhée. Les médicaments en question peuvent être :
Des laxatifs
Des anti-diarrhéiques
Des compléments de fibres
Dans tous les cas, ces médicaments doivent être pris dans le cadre d’une alimentation saine et adaptée.
L’électrostimulation
Cette méthode initialement prescrite pour les personnes souffrant d’incontinence urinaire a également fait ses preuves pour traiter l’incontinence fécale. À l’aide d’électrodes de surface ou de sondes endoanales, de petites impulsions électriques sont envoyées aux nerfs afin de mieux contrôler les sphincters de l’anus.
La chirurgie
Enfin, il est possible d’avoir recours à un acte chirurgical pour traiter l’incontinence fécale. En fonction des cas, les interventions pratiquées sont très différentes. Lorsque l’objectif est d’améliorer la fonction des sphincters endommagés, certaines opérations sont envisageables :
Une réparation sphinctérienne
Une rectopexie
Dans les cas les plus sévères, il est nécessaire d’opter pour une chirurgie de substitution sphinctérienne, telle que :
La pose d’un sphincter artificiel
Une graciloplastie dynamisée
Seul un spécialiste peut définir le type d’intervention le plus adapté en fonction de son diagnostic.
Questionnaires et Scores évaluant l’incontinence anale
Ils ne sont pas nombreux et les plus utilisés sont:
les scores de Pescatori et de la Cleveland Clinic,
ils permettent de préciser le type d’incontinence (gaz, liquide ou solide), la fréquence des épisodes (1/mois-1/ jour), le nombre de protections et le retentissement sur la vie sociale.
Imagerie
L’échographie endoanale:
simple, rapide, non invasive,
permet de diagnostiquer les ruptures du sphincter anal (interne et externe),
la dégénérescence primitive du sphincter interne et les anomalies anorectales,
les brèches sont identifiées par une rupture de l’anneau hypoéchogène du sphincter interne ou des zones hypoéchogènes au niveau du sphincter externe.
La défécographie, dans l’IA, montre une béance du canal anal au repos et une ouverture de l’angle anorectal.
Manométrie ano-rectale
Etude fonctionnelle qui renseigne sur la qualité du sphincter anal avec mesure des pressions ainsi que des anomalies des réflexes anorectaux.
Examens électrophysiologiques
Plus de la moitié des patientes ayant une incontinence anale et une rupture sphinctérienne ont une neuropathie pudendale associée.
Source des données chiffrées : rapport sur l'incontinence urinaire remis au ministre de la santé français en 2007.
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Date de dernière mise à jour : 15/06/2021
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