L’incontinence urinaire dans la population féminine est un sujet de moins en moins tabou, mais qui fait l’objet de nombreuses spéculations. Plusieurs croyances existent, et si certaines sont vraies, d’autres ne sont que des idées reçues. Pour vous aider à comprendre le phénomène de fuites chez les femmes, nous vous proposons de faire la lumière sur 5 croyances très répandues.
Trouverez-vous la vérité à propos de ces 5 croyances sur l’incontinence ?
L’incontinence urinaire touche en majorité la population féminine. Si le sujet devient moins tabou, de nombreuses idées reçues circulent encore, créant parfois de la confusion parmi les femmes atteintes. Les croyances répandues concernent de nombreux sujets : causes, personnes à risque, solutions de guérison et de prévention. Que faut-il croire ? Nous vous aidons à distinguer le vrai du faux à propos des fuites urinaires chez la femme.
1 : il existerait plusieurs formes d’incontinence ?
C’est vrai, il existe trois formes de fuites urinaires :
- L’incontinence d’effort
- L’incontinence par urgenturie ou impériosité
- L’incontinence mixte.
Lorsque vous faites des efforts, les organes de votre abdomen se vident, se remplissent ou se contractent. Ils subissent alors de nombreuses variations de pression et ont tendance à descendre si le périnée est affaibli. En chemin, ces organes compriment la vessie et entraînent un besoin d’uriner : il s’agit d’une incontinence d’effort. Les fuites peuvent être déclenchées aussi bien par une activité physique, le port de charges lourdes, la toux comme le rire.
La deuxième forme d’incontinence survient en raison d’une hyperactivité de la vessie. Dans une incontinence par urgenturie, votre vessie se contracte de manière désorganisée et fait naître un besoin urgent et incontrôlable d’uriner. D’après de nombreuses études, il existe un lien entre incontinence par urgenturie et infection urinaire. L’incontinence par impériosité peut également être déclenchée par un trouble du système nerveux central. Dans la majorité des cas, l’origine n’est pas déterminée, et on parle d’idiopathie.
Il existe certains patients qui souffrent à la fois d’incontinence d’effort et de fuites par impériosité : on parlera alors d’incontinence mixte.
2 : certains facteurs peuvent augmenter le risque d’incontinence urinaire ?
C’est vrai, il existe des situations qui accentuent le risque d’incontinence. Il s’agit par exemple de :
- L’obésité
- Les sports de contact
- Les maladies neurologiques
- La ménopause.
Le surpoids ou les activités sportives comme le tennis, la course à pied créent une forte pression sur votre bassin et affaiblissent le périnée quand la force est continue. Les maladies neurologiques, quant à elles, perturbent la rétention urinaire chez le patient. Il devient difficile de contrôler ses envies d’uriner.
Pendant la ménopause, les ligaments et muscles perdent de leur tonicité, y compris ceux du système urinaire.
3 : l’incontinence urinaire ne touche que les femmes âgées ?
C’est faux, bien que les femmes âgées y soient plus exposées, l’incontinence n’est pas exclusive à un âge.
Avec les années, la probabilité de souffrir de fuites augmente, c’est vrai. Dans le cas d’une incontinence d’effort, le périnée s’affaiblit progressivement et ne joue plus correctement son rôle. L’âge est également un élément intervenant dans l’apparition de troubles neurologiques ou comportementaux, facteurs conséquents de l’incontinence par urgenturie. Toutefois, cela indique simplement que les personnes âgées présentent plus de risques et non que le problème se limite à elles.
Les causes des fuites sont nombreuses et ne se limitent pas seulement au vieillissement de la patiente. Elles peuvent donc, selon leur nature tout aussi bien concerner une femme de 20 ans qu’une autre de 50 ans.
4 : on ne peut plus faire de sport quand on souffre d’incontinence !
C’est faux, les fuites urinaires n’empêchent pas les activités sportives. Il existe des sports adaptés qui entraînent une pression faible sur votre abdomen. Il s’agit par exemple de :
- La marche
- La natation
- Le cyclisme
- Le golf
- Le pilates.
La crainte des fuites peut perturber la pratique d’un sport. Il existe cependant des protections urinaires très discrètes qui s’adaptent aux tenues sportives tout en laissant libre de ses mouvements.
5 : contre l’incontinence urinaire, il n’y a rien à faire…
Faux. L’incontinence urinaire n’est pas une fatalité, et il existe bien des méthodes pour régler la situation.
Des thérapies purement médicales existent et vont de la prescription de médicaments à une intervention chirurgicale. En parallèle, et même parfois suffisantes, d’autres méthodes ont fait leurs preuves.
La rééducation périnéale est, par exemple, une solution très utilisée. Elle consiste à renforcer le périnée afin de lui donner la tonicité suffisante pour assurer son rôle. Cette solution permet de résoudre le problème des personnes qui souffrent d’une incontinence d’effort.
Continuez le Vrai-Faux sur les fuites avec votre médecin !
Discuter de votre situation d’incontinente avec un médecin vous permet d’obtenir des réponses médicales à toutes vos questions. Bien que les fuites urinaires touchent de nombreuses personnes, les situations ne sont pas forcément identiques. Le spécialiste que vous consulterez effectuera un diagnostic et vous proposera un traitement parfaitement adapté à votre situation. Une bonne prise en charge rend la vie bien plus agréable.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 03/10/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue