L’incontinence peut occasionner différents types de gênes au quotidien. Pour autant, il n’est pas nécessaire de renoncer à toutes ses activités, tant s’en faut ! Un périnée distendu n’empêche en effet pas de tout pratiquer. Il convient simplement de trouver un sport dans lequel le risque de fuites urinaires sera réduit. Une rééducation périnéale pourra, si nécessaire, compléter cette démarche.
Bien choisir son sport en cas d’incontinence
L’incontinence consécutive à une faiblesse du périnée conduit parfois à renoncer à des activités plaisantes. Cependant, il est parfaitement possible de trouver un sport dont la pratique est adaptée aux fuites urinaires, ce qui n’exclut pas en complément une rééducation périnéale au besoin.
Le rôle du périnée dans l’incontinence
Chez la femme, l’incontinence urinaire est fréquente. La vessie est un muscle qui, lorsqu’il se contracte, permet d’évacuer l’urine par l’urètre. La contraction du sphincter, muscle entourant l’urètre, garantit l’étanchéité. Celui-ci est lui-même soutenu par un autre groupe de muscles : le plancher pelvien, appelé aussi périnée.
Le périnée peut s’affaiblir suite à différents événements tels qu’un accouchement ou encore la ménopause, qui s’accompagne d’une baisse du taux d’œstrogènes. Cet affaiblissement se traduit par des fuites urinaires lors d’efforts sollicitant les muscles de la ceinture abdominale qui appuient sur le périnée.
Les sports à éviter
Le sport n’est pas à l’origine de l’incontinence, il en est le révélateur. Plus les efforts fournis sont violents, plus les muscles abdominaux vont se contracter et plus ils vont appuyer sur le périnée. Il convient donc d’éviter les sports sollicitant trop brusquement cette zone et impliquant des mouvements et sauts brusques. Les sports sont classés en plusieurs catégories, en fonction du niveau de risque, à savoir élevé, moyen et faible.
Lorsqu’une incontinence urinaire apparaît, mieux vaut proscrire les sports à haut risque tels que l’athlétisme, la gymnastique sportive, le trampoline, la corde à sauter, le karaté, le basketball, le volleyball, le handball, le badminton, le fitness, le bodybuilding ou encore l’équitation. En cas d’incontinence urinaire importante, les sports à niveau de risque moyen doivent aussi être évités, qu’il s’agisse du tennis, de la danse, de l’aérobic, du jogging, du patinage, du skate-board ou du ski.
Les sports recommandés en cas d’incontinence
Les sports doux sont parfaitement indiqués en cas d’incontinence. Ils permettent de conserver le plaisir et les bienfaits d’une pratique sportive, tout en protégeant les muscles du plancher pelvien de contractions abdominales trop brutales. Ils peuvent donc parfaitement être pratiqués régulièrement.
• Le vélo ne sollicite pas la sangle abdominale, et permet en outre de faire travailler les muscles du plancher pelvien, ce qui est bénéfique pour lutter contre l’incontinence.
• La marche permet de muscler le dos, les fessiers, les cuisses et les mollets sans pression sur la sangle abdominale.
• Le yoga et les gymnastiques douces travaillent les muscles en profondeur, mais surtout en douceur, sans gestes brusques pour le périnée, qui est remusclé par ailleurs en douceur lors de certains exercices.
• La natation permet d’appliquer aux muscles une pesanteur réduite qui, couplée à la position horizontale, limite les risques de fuite urinaire.
La rééducation périnéale pour lutter contre les fuites urinaires et reprendre ses activités
Si certains sports doux et recommandés comme le vélo ou le yoga permettent de limiter les risques de fuites urinaires tout en faisant travailler en douceur le périnée, d’autres mesures peuvent s’imposer. La rééducation périnéale effectuée auprès d’un kinésithérapeute permet, en quelques séances, de renforcer les muscles du plancher pelvien et ainsi de réduire l’incontinence urinaire d’effort rencontrée dans la pratique de certains sports.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 27/06/2016
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue