Le jeu vidéo, nouvelle méthode pour encourager les femmes à pratiquer des exercices de musculation de leur périnée et pour lutter contre les pertes urinaires ! Le SKEA, un croisement entre sonde et vibromasseur, est inséré dans le vagin puis connecté par Bluetooth à une application ludique. La patiente progresse dans les niveaux lorsqu’elle réalise correctement les mouvements évitant l’incontinence.
Éviter les pertes urinaires grâce à des exercices ludiques et efficaces destinés au périnée
Pac-Man, Super Mario et Donkey Kong au secours de patients touchés par l’incontinence ? C’est l’ambition d’un physicien chinois qui a conçu un jeu vidéo afin de simplifier les exercices de biofeedback conseillés à la femme pour remuscler son périnée. Cette zone, située autour du vagin, joue un rôle important dans la prévention et le traitement des pertes urinaires d’effort ou d’impériosité.
Une appropriation sans stress des mécanismes contre l’incontinence
Interpellé par les fuites de sa femme à la suite d’une grossesse, Tom Chen a souhaité rendre plus amusants les efforts pour tonifier le périnée. Son SKEA (Smart Kegel Exercice Aid, Aide intelligente aux Exercices de Kegel) présente une forte ressemblance avec un vibromasseur et s’insère comme un tampon dans le vagin. Il se voit relié par Bluetooth à une application sous forme de jeu vidéo installée sur le smartphone de la patiente. Chaque fois que celle-ci contracte correctement les muscles de son plancher pelvien, son avatar saute les obstacles et progresse dans le niveau tandis que le SKEA vibre de contentement. L’inventeur revendique pleinement cette dimension ludique, qu’il estime favoriser l’appropriation et la répétition des exercices.
Un jeu vidéo qui s’inscrit dans la lignée des techniques de biofeedback
Cette innovation se situe dans la lignée des méthodes de réapprentissage du contrôle du périnée dites de « biofeedback ». Faisant activement participer les patients, ces techniques de rétroaction biologique s’appuient sur une sonde spécifique. Celle-ci se voit placée dans le vagin de la femme ou le rectum de l’homme, puis connectée à un dispositif électronique comprenant un écran. Lors de la contraction des muscles internes, il devient ainsi possible de visualiser sous forme de signaux lumineux - parfois complétés d’un indicatif sonore - si le mouvement a été exécuté correctement ou non.
Ces méthodes se révèlent très efficaces pour répondre aux incontinences d’intensité légère ou modérée ainsi qu’aux pertes urinaires liées au post-partum.
La zone du vagin, principal objectif dans la lutte contre le relâchement pelvien
Toutes ces techniques ont pour objectif d’aider à lutter contre le relâchement du plancher pelvien, principale cause, avec les pathologies de la prostate, de la survenance de fuites souvent incontrôlables. Elles s’inspirent fortement des exercices de Kegel, qui visent à faire travailler très régulièrement l’ensemble des muscles situés entre le pelvis et le coccyx.
Même pour les individus en bonne santé, les médecins recommandent de mettre en place un petit programme d’entraînement pour cette zone du corps. L’un des mouvements les plus connus consiste, sans modifier sa respiration ou bouger son ventre, à simuler une envie d’uriner (ou de déféquer) puis de se retenir pendant une durée de 5 à 10 secondes. Il est à répéter environ 50 fois par jour.
D’autres exercices de rééducation, plus traditionnels, disponibles
Pas attiré(e) par ces solutions technologiques ou individuelles ? Il existe d’autres méthodes plus traditionnelles de tonification, réalisées généralement sous l’autorité d’un kinésithérapeute spécialisé. Présents dans toute la France, ces professionnels de santé assurent une rééducation périnéale ou de la prostate par manipulation manuelle et par électro-stimulation.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 29/07/2015
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue