L’incontinence est souvent davantage perçue comme un trouble affectant les personnes âgées, les femmes enceintes et les athlètes qu’un problème lié à l’activité professionnelle. Les fuites urinaires concernent pourtant aussi les personnes au travail. C’est notamment le cas des femmes dont les métiers les amènent à soulever fréquemment des charges ou à rester debout pendant de longues périodes.
Métiers à risque : quand le travail mène à l’incontinence
L’incontinence est souvent considérée comme un problème de personnes âgées, de femmes enceintes ou de sportifs. Ce trouble touche également certaines personnes dans leur activité professionnelle, principalement les femmes, en raison de la nature même du travail. Celles qui exercent des métiers impliquant le port répété de charges ou une station debout prolongée sont les premières touchées par les fuites urinaires.
Quels sont les métiers les plus risqués pour la continence ?
Si votre activité professionnelle génère une hyperpression de l’abdomen sur le périnée, elle peut augmenter les risques de fuites urinaires. Les femmes sont davantage concernées du fait d’une différence anatomique par rapport aux hommes au niveau du périnée. La cavité vaginale crée un vide au milieu du muscle, une zone de fragilité qui pose un problème en cas de pression abdominale trop importante.
De nombreux métiers sont concernés, comme les :
- Professionnelles de la petite enfance et des cantines
- Caristes et manutentionnaires en rayonnage
- Agentes d’entretien
- Employées d’hôtel
- Aides à domiciles
- Infirmières, aides-soignantes et sages-femmes
- Vendeuses sur les marchés
- Hôtesses d’avion.
Les symptômes se manifestent généralement par des douleurs au bas du dos. Vous pourriez facilement les confondre avec un début de sciatique.
Difficultés dans l’identification et la prévention de l’incontinence
La situation prend la forme d’une double peine pour les femmes. Elles sont nombreuses à ignorer la raison de leurs douleurs pelviennes ou à cacher les fuites derrière des maux de dos au médecin du travail. Ces derniers sont également peu sensibilisés sur la question, tout comme les dirigeants d’entreprise. La plupart du temps, les salariées se voient seulement proposer un arrêt de travail pour TMS (trouble musculo-squelettique).
Des formations sur les risques de douleurs lombaires existent déjà, notamment dans le milieu hospitalier. Il suffirait de les adapter aux risques pelvi-périnéaux.
Les solutions possibles en cas de troubles au travail
Lorsque vous rencontrez des problèmes urinaires au travail, il est d’abord possible d’apprendre à les gérer. Il est ensuite envisageable d’adapter votre poste de travail et d’aménager davantage de pauses. Le management doit toutefois être informé de votre situation pour que des mesures soient prises.
En cas de troubles plus importants comme une descente d’organes, vous devrez envisager une chirurgie et une rééducation. La reprise du travail est possible à condition de modifier les gestes responsables de votre pathologie professionnelle.
Ces risques qui accentuent vos fuites urinaires au quotidien
Si le port régulier de charges et la station debout prolongée au travail augmentent les risques d’incontinence, d’autres facteurs extra-professionnels y contribuent. Il s’agit notamment :
- Du surpoids
- Du tabagisme
- De la constipation
- Des toux chroniques
- Du sport à saut ou à impact.
La société pousse de nombreuses femmes à faire du sport et à se muscler pour garder la forme, au travail comme dans la vie. Plusieurs catégories d’exercices abdominaux sont pointées du doigt par les médecins, car elles aggravent les troubles de l’incontinence.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 25/09/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue