Le syndrome du paillasson désigne ces situations bien identifiées qui déclenchent inconsciemment une envie impérieuse de besoin d’uriner. Il s’agit d’un réflexe conditionné dont les symptômes sont assez similaires à ceux observés lors d’un syndrome d’urgenturie. Puisqu’il peut donner lieu à des fuites urinaires, s’agit-il d’incontinence à proprement parler ou d’une hyperactivité de la vessie ? Nos réponses dans l’article.
Comment reconnaît-on le syndrome du paillasson ?
Qui n’a pas déjà ressenti une irrépressible envie d’aller uriner au moment de rentrer chez soi ? Le syndrome du paillasson fait partie des envies pressantes de faire pipi qui génèrent des situations inconfortables, voire embarrassantes. Simple réflexe conditionné ou bien urgenturie ? Ce syndrome est-il de l’incontinence à proprement parler ou la conséquence de l’hyperactivité de la vessie ?
Un réflexe conditionné par le cerveau ?
Le syndrome dit « du paillasson » (en référence au paillasson devant la porte d’entrée), ou « de la clé dans la serrure », désigne de manière générale ces situations où nous ressentons soudainement un impérieux besoin d’aller faire pipi. Le fait que l’envie pressante se répète dans une situation bien identifiée est le signe que l’on a affaire au syndrome du paillasson. Même si les symptômes rencontrés dans ce syndrome sont similaires à ceux qui interviennent dans l’incontinence par urgenturie, leurs causes sont différentes.
L’origine du syndrome du paillasson n’est pas organique, mais psychologique. Il s’agit en fait d’un réflexe conditionné. De manière inconsciente, votre cerveau a associé une situation ou un signal avec l’envie d’uriner. Et à chaque fois que le stimulus se présente, votre cerveau commande à votre vessie de se contracter pour évacuer les urines.
Deux faits importants distinguent le syndrome du paillasson d’une envie d’uriner normale et de l’incontinence par urgenturie. Tout d’abord, la vessie n’est pas pleine. Il ne s’agit donc pas du réflexe de miction normale déclenché par le cerveau dès que l’innervation de la vessie envoie l’information de plénitude à celui-ci, et que vous consentez volontairement à uriner. Ensuite, lorsque vous n’êtes pas confronté au déclencheur, vous ne ressentez pas ces envies impérieuses d’aller uriner.
Urgenturie : quand des symptômes d’hyperactivité vésicale se manifestent
Dans le cas de l’urgenturie, les envies pressantes ne sont pas liées à une situation bien identifiée. Elles surviennent de manière relativement aléatoire et notamment la nuit. L’urgenturie est relativement fréquente (17 % des femmes de plus de 18 ans seraient concernées) et peut se présenter occasionnellement sans réellement impacter le quotidien. Cependant, la répétition, la fréquence s’il s’agit d’épisodes quotidiens et l’intensité en cas de fuites urinaires conséquentes doivent vous alerter et vous pousser à consulter.
L’urgenturie manifeste témoigne d’une véritable hyperactivité vésicale. Les causes de cette dernière sont variées.
Parmi celles-ci on trouve :
- L’infection urinaire
- Les calculs vésicaux
- Les tumeurs vésicales
- Des maladies chroniques du système nerveux central (Parkinson, AVC ou sclérose en plaques).
Dans des cas d’urgenturie modérée, la rééducation du périnée peut être suffisante pour ne plus subir les symptômes.
La gestion du stress comme outil pour agir sur l’incontinence d’urgence
Si vous êtes victime du syndrome du paillasson, une meilleure gestion du stress peut vous aider à apaiser et même supprimer ce désagrément. Le réflexe premier est évidemment de vouloir se diriger vers les toilettes. Lorsque l’envie survient, prenez plutôt le temps de respirer. Vous pouvez même rééduquer votre cerveau en faisant délibérément le choix de ne pas suivre votre automatisme. Vous pouvez par exemple vous forcer à débuter une activité comme faire la cuisine ou lire un livre.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 30/05/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue