Vous rencontrez des difficultés pour uriner, votre vessie ne se vide jamais complètement ? Votre miction est saccadée et son débit est lent ? Peut-être souffrez-vous de dysurie. Ce trouble urinaire ne doit pas être pris à la légère : il peut être responsable de désordres plus graves pour votre santé. Dysurie : causes, traitement et solutions dans l’article suivant.
La dysurie, un trouble de la miction à ne pas négliger
La dysurie se caractérise par une incapacité à uriner de façon naturelle et sans effort. Ce trouble de la miction empêche la vidange totale de la vessie et nécessite donc, dans sa forme aiguë, un diagnostic rapide et un traitement adéquat. Dysfonctionnement de l’appareil bas urinaire, la dysurie est parfois identifiée à tort comme de l’incontinence. Découvrez les causes et les solutions à ses symptômes dans l’article suivant.
Qu’est-ce que la dysurie ?
La dysurie se caractérise par une difficulté à la miction. Elle peut être due à une faiblesse du jet résultant d’une diminution de la contraction vésicale ou à un obstacle à l’évacuation de la vessie. Elle se manifeste par plusieurs symptômes :
- Retard du démarrage de la miction
- Besoin de pousser pour aider la vessie à se vider
- Jet interrompu durant la miction
- Miction saccadée
- Émission légère d’urine incontrôlée après la miction.
Chez l’homme, concerné dans une proportion dix fois supérieure aux femmes, la dysurie est fréquemment liée à une hypertrophie de la prostate due à des causes naturelles ou pathologiques. En grossissant, celle-ci retarde l’évacuation de l’urine en obstruant le conduit de l’urètre.
Chez la femme il peut s’agir d’une descente d’organes, de la présence d’une tumeur dans la région pelvienne ou des conséquences d’une chirurgie des organes reproductifs antérieure à l’apparition des symptômes.
Certaines maladies neurologiques, comme la maladie de Parkinson, peuvent également jouer un rôle en perturbant la transmission des informations du système nerveux au cerveau. La vessie étant reliée au nerf sacral, ses fonctions peuvent en être affectées.
La dysurie peut aussi être la conséquence d’une infection urinaire récente ou résulter d’une contamination à une maladie sexuellement transmissible contractée des années plus tôt.
Quelles sont les solutions existantes pour lutter contre la dysurie ?
Les traitements adaptés seront prescrits en fonction de la cause identifiée de la dysurie.
On s’orientera vers une chirurgie si la présence d’un obstacle urinaire est diagnostiquée (hypertrophie de la prostate, calculs…).
Un traitement médicamenteux à base d’antibiotiques sera prescrit si la dysurie résulte d’une infection urinaire.
L’auto-sondage est recommandé en cas de dysurie sévère. Il permet, à l’aide d’une sonde introduite dans l’urètre et pénétrant jusque dans la vessie, d’évacuer totalement le réservoir vésical dans les toilettes ou dans une poche prévue à cet effet. Hygiénique et efficace, l’auto-sondage est une solution à la dégradation de la qualité de vie due à la dysurie. Pratique et indolore, il se réalise autant de fois que nécessaire.
L’auto-sondage ne guérit pas de la dysurie, mais permet d’éviter les risques de rétention urinaire : infection urinaire, incontinence par regorgement, insuffisance rénale…
La parurésie, un dysfonctionnement psychologique de la vessie
Une forme de dysurie phobique peut également être observée : ne pas pouvoir soulager sa vessie en raison d’un phénomène de stress et seulement dans ce cas-là. On retrouve ce type de comportement chez les sujets développant des formes de phobie sociale. La difficulté d’uriner trouve alors sa source dans un désordre psychologique. Elle est appelée parurésie et nécessite une thérapie pour dépasser le blocage.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 26/09/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue