L’hyperactivité vésicale est engendrée par un mauvais fonctionnement de la vessie. Les signes caractéristiques de ce type d’incontinence urinaire sont une impérieuse envie d’uriner de jour comme de nuit, alors que la vessie n’est pas complètement remplie. Pourtant, des traitements efficaces existent, et fondés sur l’association de médicaments et de rééducation, ils apportent des solutions et une nette amélioration des symptômes.
Qu’est-ce que l’hyperactivité vésicale ?
La vessie hyperactive est un problème médical dû à des contractions musculaires involontaires dont les signes se caractérisent par une envie soudaine d’uriner qui peut survenir à toute heure du jour ou de la nuit. L’hyperactivité vésicale n'entraîne pas nécessairement d’écoulement d’urine et il existe des solutions et des traitements qui peuvent aider à en soulager les symptômes.
Quels sont les symptômes d’une vessie hyperactive ?
Cette forme d’incontinence urinaire est plus rare que l’incontinence à l’effort. Elle se caractérise par des contractions incontrôlables et soudaines de la vessie, causant des symptômes désagréables et altérant la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
L’incontinence urinaire par urgenterie est le symptôme principal de l’hyperactivité vésicale. Elle peut s’avérer plus ou moins sévère en fonction des personnes, mais elle peut considérablement affecter la qualité de vie et l'estime de soi. Elle se définit par des réveils nocturnes au moins deux fois durant la nuit dans le but d’uriner (Nycturie), entraînant une fatigue et une somnolence diurnes. Les personnes atteintes d’incontinence urinaire par urgenterie peuvent également ressentir le besoin d’uriner de manière involontaire ou par précaution au moins 8 fois pendant la journée (Pollakiurie). Ce symptôme peut rendre difficile la participation à des activités sociales ou professionnelles, car il nécessite des pauses fréquentes pour aller aux toilettes.
Deux autres caractéristiques permettent de définir l’hyperactivité vésicale :
- Urgence mictionnelle : besoin impératif d’uriner, souvent difficile à retarder ;
- Incontinence impérieuse : urgence mictionnelle accompagnée d’un écoulement involontaire d’urine.
Quelles sont les causes de l’hyperactivité vésicale ?
L’hyperactivité vésicale se rencontre à tout âge et dans les deux sexes, même si les risques d’en souffrir augmentent avec l’âge. Ainsi, environ 25 % des incontinences urinaires féminines sont liées à une vessie hyperactive, 15 % des hommes sont concernés et les enfants peuvent aussi être touchés.
Dans près d’un tiers des cas, l’incontinence d’effort et l’hyperactivité vésicale sont associées : on parle alors d’incontinence mixte.
La plupart du temps, les causes de la vessie hyperactive sont inconnues. Cependant, dans de rares cas, les symptômes peuvent être provoqués par :
- Une infection urinaire ;
- Un calcul urinaire ;
- Le diabète ;
- Séquelles de la radiothérapie ;
- Une inflammation vaginale.
Une maladie neurologique peut également être à l’origine de l’hyperactivité vésicale. Ainsi, la sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central, peut causer des lésions nerveuses qui perturbent la communication entre la vessie et le cerveau. De même, la maladie de Parkinson, une maladie dégénérative, affecte le système nerveux et provoque des tremblements, de la rigidité et des difficultés de mouvement. Les lésions nerveuses associées peuvent ainsi affecter les signaux envoyés entre la vessie et le cerveau, entraînant des contractions incontrôlées de la vessie et une envie urgente d'uriner.En outre, un accident vasculaire cérébral (AVC) peut également causer des lésions nerveuses qui affectent la vessie et provoquent l'hyperactivité vésicale. Un AVC peut endommager les parties du cerveau qui contrôlent la miction, perturbant ainsi la communication entre la vessie et le cerveau.
Comment soigner une hyperactivité de la vessie ?
Plusieurs types de traitements peuvent contribuer à soulager les symptômes et constituent des moyens de maîtriser l’hyperactivité vésicale.
Modification des habitudes de vie :
En général, c’est la première étape du traitement de l’hyperactivité vésicale, car elle présente peu de risques d’effets indésirables. Les thérapies et les modifications comportementales constituent bien souvent un moyen efficace de soulager les symptômes de l’hyperactivité vésicale :
- Renforcement des muscles du plancher pelvien (exercices de Kegel) ;
- Rééducation de la vessie en prédéterminant les horaires des visites aux toilettes (mictions anticipées ;
- Boire de petites quantités à la fois, pour ne pas surcharger la vessie ;
- Limiter les produits caféinés, l’alcool et les agrumes qui irritent la vessie et augmentent la fréquence des envies d’uriner ;
- Réduire l’apport en liquides après 18h [si les envies sont plus fréquentes durant la nuit] ;
Prise de médicaments :
Les anticholinergiques empêchent les contractions inopinées du muscle qui entoure la vessie [le détrusor]
Il existe actuellement huit médicaments différents sur le marché et cette prise en charge donne de bons résultats [environ 60 % de réduction des épisodes d’incontinence], à condition de faire preuve d’assiduité en acceptant de suivre le traitement pendant au moins six mois.
La chirurgie est envisagée en dernier recours, lorsque toutes les autres options ont échoué et consiste à accroître la capacité de la vessie à retenir l’urine.
- Neuromodulation : insertion d’un dispositif électronique dans la partie inférieure de la colonne vertébrale pour normaliser le fonctionnement des nerfs vésicaux et pelviens par de faibles impulsions électriques ;
- Plafonnement de la vessie : renforcement des parois de soutien grâce à une chirurgie abdominale ou transvaginale.
Pour une solution adéquate, consultez un médecin dès les premiers signes
Ces symptômes ont un fort retentissement sur la vie quotidienne et, bien que très invalidante, l’hyperactivité vésicale est encore trop souvent l’objet de tabou. Pourtant, on estime qu’environ 15 % de la population souffre d’hyperactivité vésicale, avec une proportion qui augmente avec l’âge. Il est donc essentiel de ne ressentir aucune gêne.
Il est donc important de consulter rapidement un médecin et de réaliser un bilan urodynamique afin de connaître les causes de ce problème médical, et surtout d’établir des solutions adaptées.
Chaque année, des milliers de personnes souffrant de ce type d’incontinence urinaire sont traitées, leur permettant ainsi de reprendre une vie normale.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 28/03/2016
Date de dernière mise à jour : 28/03/2024
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue