Comment faire pour réduire ou stopper l’incontinence chez la femme ? Dans un certain nombre de cas, il s’agit de fuites urinaires liées à un problème de descente d’organes dû à une faiblesse du plancher pelvien. En d’autres termes, l’incontinence chez les femmes est souvent provoquée par un prolapsus. Des solutions existent pour ce prolapsus génital qui peut être source de gênes physiques et psychologiques. Quels sont les traitements efficaces et comment fonctionnent-ils ?
Quels liens entre incontinence et prolapsus ?
Bien que considérés comme deux problèmes de santé distincts, la descente d’organes, autrement appelé prolapsus et l’incontinence peuvent être liés par leurs causes et leurs facteurs de risques similaires.
Le prolapsus génital est la descente d’un ou de plusieurs organes du pelvis. Autrement dit, la musculature pelvienne n’est plus assez tonique pour jouer son rôle de soutien des organes. Ainsi la vessie, le rectum et/ou l’utérus ne sont plus efficacement maintenus dans le bassin. Tous ou une partie de ces organes exercent alors une pression sur la paroi vaginale. Dans les cas les plus avancés, il y a extériorisation des organes par le vagin. Les descentes d’organes peuvent être la cause ou un critère aggravant de l’incontinence chez la femme. En effet, les fuites urinaires involontaires chez la femme peuvent être le résultat d’un problème de descente d’organes. Les fuites d’urine sont provoquées par une pression sur la vessie et une impossibilité pour les sphincters d’assurer leur rôle.
Quels sont les symptômes et les causes du prolapsus ?
La toux chronique peut entraîner une pression répétée sur les muscles et les tissus du plancher pelvien, ce qui peut affaiblir ces structures et causer des problèmes tels que l’incontinence urinaire, l’incontinence fécale ou le prolapsus.
Ensuite, la constipation chronique peut entraîner des efforts de poussée excessive pour évacuer les selles, ce qui peut également causer des dommages au plancher pelvien et entraîner des problèmes tels que le prolapsus ou les saignements rectaux.
Comment ne pas aggraver le prolapsus ?
L'excès de charge et de poids sur le plancher pelvien permet de ne pas aggraver le prolapsus, il faut donc faire attention à son poids mais également aux ports de charges lourdes afin de ne pas aggraver le prolapsus présent. Surveillez également votre consommation d’eau et de fibre, cela permet d’éviter le risque de constipation.
Notez que le prolapsus peut être aggravé par des rapports sexuels.
Quels sont les symptômes de l’incontinence ?
L’incontinence urinaire, en revanche, se produit lorsque les muscles du plancher pelvien sont insuffisamment toniques pour retenir l’urine, ce qui peut entraîner des fuites urinaires involontaires pendant des activités telles que la toux, l’éternuement, l’exercice physique ou la montée des escaliers. L’incontinence urinaire peut également être due à une hyperactivité de la vessie, qui provoque des contractions involontaires et fréquentes de la vessie.
Enfin, le prolapsus et l’incontinence peuvent être causés par une combinaison de facteurs, notamment l’âge, la ménopause, la grossesse, l’accouchement, l’obésité, le tabagisme et la constipation chronique. Les muscles et les tissus du plancher pelvien peuvent être affaiblis ou endommagés par ces facteurs, ce qui peut entraîner le prolapsus des organes pelviens, tels que la vessie, l’utérus ou le rectum ou l’incontinence.
Les traitements pour le prolapsus
Il existe des solutions efficaces pour réduire ou stopper les problèmes d’incontinence liée aux prolapsus génitaux. En fonction des spécificités anatomiques, un professionnel de santé pourra livrer ses conseils et proposer un traitement chirurgical ou fonctionnel pour chaque femme.
La rééducation du périnée
Les séances de rééducation des muscles du périnée sont souvent le traitement de première intention en cas de prolapsus. L’objectif est de renforcer les muscles du plancher pelvien afin de rétablir leur fonction de « hamac » pour maintenir les organes et ainsi éviter la descente d’organes.
Avec des exercices de kinésithérapie et/ou des sondes de stimulations périnéales, les femmes récupèrent les fonctions réflexes du périnée et des sphincters pour remuscler le support du pelvis.
Le pessaire
Le pessaire est un dispositif médical qui est directement placé dans le vagin. Son rôle est de repositionner et de soutenir les organes pelviens afin d’éviter qu’ils ne s’engagent dans le vagin. Le pessaire peut suffire chez les femmes qui ne souhaitent pas de chirurgie ou en cas de contre-indication chirurgicale.
La chirurgie
Un chirurgien gynécologique ou urologique peut pratiquer les interventions chirurgicales ayant pour but de stopper les problèmes d’incontinence urinaire par :
- La chirurgie de l’incontinence par voie vaginale pour retendre les muscles et les ligaments afin de rétablir la fonction de soutien du plancher pelvien et ainsi éviter tout prolapsus. Elle est effectuée soit par des sutures directes qui jouent le rôle de hamac pour les organes, soit à l’aide de bandelettes autofixantes pour soutenir l’urètre ;
- La promontofixation par voie abdominale cœlioscopique pour relever et fixer le vagin au sacrum avec une languette médicale synthétique.
Le sphincter artificiel
Il s’agit d’un dispositif pour permettre de contrôler l’ouverture et la fermeture de la vessie de façon mécanique. Il existe différents types de pessaires, chacun ayant sa forme, sa taille et sa matière spécifiques pour s’adapter à la morphologie et aux besoins de chaque patiente. Les pessaires sont généralement placés autour de l’urètre et se gonflent ou se dégonflent manuellement grâce à une pompe située dans la grande lèvre. Ainsi, grâce à ce dispositif, les chances qu’un prolapsus se produise sont réduites.
Peut-on vivre avec un prolapsus ?
Tous ces traitements permettent de diminuer plus ou moins le prolapsus, permettant ainsi d’améliorer sa qualité de vie. Mais il est important de noter qu’il est tout à fait possible de vivre avec un prolapsus si il n’est pas trop gênant, l’opération chirurgicale n’est pas la seule solution.
Rester active avec des fuites urinaires
L’incontinence urinaire provoquée par un prolapsus ne doit pas être vécue comme un handicap. En effet, pour pallier ce souci de santé, il existe aujourd’hui des protections efficaces et confortables pour bien vivre avec les fuites d’urine.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 20/01/2020
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue