Plusieurs solutions très faciles à mettre en œuvre par les parents aident les enfants à lutter efficacement contre l’énurésie nocturne liée à un contrôle défaillant de la vessie ou à une insuffisance hormonale. Éliminant dans 70 à 90 % des cas les fuites urinaires intempestives, elles se composent essentiellement de traitements médicamenteux et d’alarmes « stop pipi au lit ».
Des traitements non-intrusifs pour résoudre les troubles de la vessie liés au pipi au lit
Les fuites urinaires involontaires qui caractérisent le pipi au lit présentent plusieurs causes, physiologiques ou psychologiques. Dans le cas d’une énurésie nocturne associée à des troubles du contrôle de la vessie, plusieurs traitements sont possibles dès l’âge de 6 ans. Les solutions les plus performantes consistent en un médicament hormonal ou une alarme mictionnelle.
L’avantage de la rapidité d’action avec les traitements hormonaux
Lorsque la capacité de la vessie semble normale, les pertes urinaires nocturnes peuvent résulter d’un dérèglement de l’hormone antidiurétique, chargée de gérer la production d’urine de l’organisme. Pour réduire ce déséquilibre, un traitement médicamenteux à base de desmopressine se voit fréquemment prescrit. Il prend généralement la forme d’un comprimé ou de pulvérisations nasales.
Son taux de réussite, évalué entre 60 et 70 %, permet une diminution importante des « accidents » tout en apportant une rapidité d’action très intéressante. Quelques jours suffisent pour restaurer la qualité de vie et le bien-être psychologique de l’enfant. Le médicament se révèle particulièrement adapté lorsque les petits touchés par l’énurésie dorment loin de la maison (séjour chez les grands-parents, voyage scolaire, colonie de vacances...).
Le taux de rechute en fin de traitement, qui peut être assez important, représente la principale limite de ces prescriptions hormonales. La consommation quotidienne d’eau de l’enfant doit également faire l’objet d’un suivi régulier afin de limiter le risque d’hyponatrémie (insuffisance de sodium dans le plasma sanguin) et de convulsions.
L’alarme mictionnelle, l’un des traitements les plus réputés contre le pipi au lit
Adaptée à la grande majorité des cas d’énurésie installée, l’alarme mictionnelle (« stop pipi ») aide les petits patients à acquérir de nouveau le réflexe de se rendre aux toilettes ou sur le pot pendant la nuit.
Reliée à un capteur léger glissé dans le pyjama ou sous le drap de lit, elle se met à vibrer, sonner et s’illuminer pour réveiller l’enfant dès la détection des premières gouttes d’urine. Elle joue généralement plusieurs programmes différents afin d’éviter le phénomène d’accommodation et de rester efficace même en cas de sommeil lourd. Stimulé par la répétition des réveils, le cerveau redevient rapidement actif et performant dans le contrôle de la vessie. De 3 à 4 mois d’utilisation en continu suffisent pour que 70 à 90 % des enfants retrouvent de « bons réflexes » mictionnels et soient libérés des fuites intempestives.
Cet excellent résultat et sa persistance après l’arrêt du traitement ont conduit la Haute Autorité de la Santé française à considérer le « stop pipi » comme l’une des meilleures options thérapeutiques contre l’énurésie nocturne. Les effets positifs de l’alarme se voient nettement renforcés lorsque l’enfant participe activement et qu’il bénéficie du soutien de toute la famille.
Une énurésie nocturne associée parfois au stress et au mal-être
La perte brutale de la propreté nocturne (dite « énurésie secondaire ») traduit fréquemment un mal-être ou un bouleversement profond dans la vie de l’enfant. La consultation d’un pédopsychiatre se révèle alors nécessaire en parallèle de la mise en œuvre d’un traitement.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 11/04/2016
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue