Cette brochure est réalisée pour une meilleure information auprès des femmes sur la diversité des désagréments en rapport avec le périnée. Le Centre d’Imagerie Juras propose quelques scènes de la vie quotidienne auxquelles beaucoup de femmes jeunes ont pu être déjà confrontées. Elles n’osent pas en parler et reste parfois pendant des années dans l’isolement, en restreignant leurs activités ? Un traitement est toujours possible adapté à chaque cas.
On peut considérer presque normal d’être obligé de se précipiter aux toilettes après un long trajet en voiture ou après avoir longtemps attendu dans une file d’attente. Mais si vous avez des fuites urinaires quand vous toussez, éternuez, soulever des charges, il en tout autrement. Si vous pensez que l’incontinence urinaire ne touche que les personnes âgées, alors pensé différemment. Ne parlons pas du prolapsus, plus connu sous l’appellation de "descente d’organes", que vous croyez rare et associé à de nombreuses maternités. Un antécédent familial de prolapsus génital (atteinte maternelle) constitue un facteur de risque de survenue de prolapsus chez la descendance. La perte du contrôle urinaire affecte aussi les femmes jeunes, actives, et même les adolescentes. Bien sûr, cela commence souvent après les accouchements : vous venez de vous inscrire à un club de fitness pour perdre du poids et récupérer votre ventre plat et catastrophe au milieu de votre cours d’aérobic : l’accident… Ne parlons pas des soirées entre amis, avec les éclats de rire, un peu d’alcool et les séances de zumba entre copines. Pour rendre les choses encore plus gênantes, certaines femmes présentent une béance vulvaire avec bruits d’aire vaginaux, écoulement liquidiens et diminution des sensations vulvo-vaginales.
Conséquences de l’accouchement : Des facteurs de risque obstétricaux ont pu être identifiés, parmi ceux-ci : premier accouchement, plus de 3 accouchements par voie naturelle, incontinence avant et pendant la grossesse, obésité, poids de l’enfant ˃ 3.9 kg, périmètre crânien ˃35.5 cm, accouchement avec forceps, temps d’expulsion prolongé ˃ 1heure et déchirures périnéales. Plus vous présentez de facteurs de risque, plus votre est élevé de présenter un dysfonctionnement périnéal.
Hyperactivité vésicale dans la vie quotidien : L’hyperactivité vésicale se caractérise par des impériosités mictionnelles avec ou sans incontinence. Le tableau le plus évocateur est la survenue d’impériosités qui apparaissent brutalement dans des circonstances particulières ; l’audition de l’eau qui coule, le changement de température, le signe de la clef dans la serrure, la vue de l’ascenseur lors du retour à l’appartement. La majoration par les stress professionnels ou familiaux est souvent constatée (incontinence au four rire, frayeur, au cours des rapports).
Fitness et activités sportives : Parmi les jeunes femmes, les problèmes d’incontinence sont souvent liés aux sports à fort impact qui comportent des contacts, des sauts avec réceptions, ou à une pratique régulière et intensive. Ces activités augmentent brutalement la pression sur le périnée, qui peut être faible de constitution ou affaibli après les accouchements. Citons les activités les plus à risque : trampoline, saut à la corde, arts martiaux, équitation, aérobic intensif, tennis…Si vous présentez déjà un problème, choisissez d’autres activités : vélo, marche, natation.
Certaines activités professionnelles : Certains métiers nécessitent de reste longtemps debout, de se pencher et de soulever des charges. On peut donc parler de véritables professions à risque périnéal qui peuvent être responsables de prolapsus. Sont très concernées : les agents de service, le personnel des garderies, les professeurs des écoles, les danseuses, les serveuses, les hôtesses, les vendeuses, les animatrices commerciales,…Aussi, restez vigilante et consultez dès qu’une sensation de pesanteur vaginale survient en fin de journée.
A l’encontre des idées reçues, l’incontinence n’est pas uniquement une pathologie du 3ème et 4ème âge. Plusieurs études ont fait ressortir qu’entre 20 et 29 ans, plus de 20% des femmes sans enfants sont touchées par des problèmes d’incontinence urinaire ou anale. L’incontinence urinaire d’effort est caractérisées par une fuite sans aucune sensation de besoin d’uriner et qui survivent lors d’efforts (éternuement, toux, rire, saut..). L’urgenturie, appelée hyperactivité vésicale est caractérisée par une fuite involontaire, accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner. L’incontinence urinaire mixte combine les deux types d’incontinence prédéfinie.
Le prolapsus est la conséquence d’une ptose des organes (vessie, utérus, rectum) logés dans le bassin au travers de la paroi vaginale, résultent d’une altération de la suspension ligamentaire et du relâchement du soutient musculaire. La constipation est un phénomène courant chez les femmes enceintes, et même chez les femmes qui n’en ont jamais souffert auparavant. L’incontinence fécale, définie par une perte anale involontaire d’une partie du contenu intestinal (gaz, selles) est assez fréquente après accouchement par voie naturelle. La dysfonction sexuelle avec baisse de la libido peut survenir pendant la grossesse ou après accouchement, mais chez la femme jeune, ce sont surtout la diminution des sensations vaginales ou des douleurs aux cours des rapports sexuels, qui sont les plus souvent évoquées.
Si vous constatez dans votre vie quotidienne l’un des signes décrits dans cette plaquette, parlez-en à votre médecin traitant, à votre gynécologue, en fait à tout professionnel de santé concerné par la pathologie périnéale. Ne soyez pas embarrassée d’en discuter avec eux, ils sauront vous rassurer et surtout vous orienter en vue d’un traitement adapté à votre cas. Un traitement conservateur est recommandé, comprenant conseils d’hygiène de vie, rééducation périnéale, biofeedback, électrostimulation, pessaires et traitement médicamenteux. Lorsque ce traitement suivi avec assiduité reste inefficace, il est nécessaire de pratiquer divers examens (échographie, bilan urodynamique, cystoscopie, IRM) avant d’envisager toute intervention chirurgicale. Plusieurs types de chirurgie peuvent être proposés : bandelettes sous urétrales pour incontinence urinaire à l’effort ; promontofixation par voie abdominale ou par cœlioscopie pour cure de prolapsus ; périnéoplastie pour corriger une anomalie vaginale ou périnéale. Concernant l’hyperactivité vésicale, il existe deux option thérapeutiques après échec aux anticholinergiques et à la rééducation : des injections de toxine botulinique qui relâchent la vessie pour une qualité de vie retrouvée et la neuromodulation qui peut s’assimiler à un ‘’pace maker’’ de la vessie.
Textes écrits par Alain Bourcier & Illustrations réalisées par Eve Sarfati
Centre d'imagerie médicale Juras
117 rue Cardinet - 75017 Paris
Tél: 01 47 64 00 00 - www.imageriejuras.fr
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 01/12/2014
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue