En fauteuil roulant ou alité, sur une durée plus ou moins longue, le risque d’apparition d’escarres est un phénomène connu. La prévention de ces lésions est centrale, et les personnes à mobilité réduite font l’objet d’une attention particulière. Comment éviter les macérations quand apparaissent une incontinence et des fuites urinaires ? Quels moyens de protection de la peau utiliser ?
Les escarres chez la personne incontinente à mobilité réduite
La prévention des escarres chez les personnes à mobilité réduite est un véritable enjeu. L’apparition de ces plaies profondes nécessite un soin accru et il est indispensable de faire en sorte de les éviter autant que possible. Que faire quand une incontinence s’ajoute ? Comment gérer les fuites ? Quel type de protection utiliser pour prendre soin de la peau ?
Mobilité réduite et escarres
Les escarres sont des plaies plus ou moins profondes de la peau. Elles apparaissent quand les tissus restent comprimés entre deux surfaces : entre les os et un matelas par exemple. On les observe en conséquence d’une hospitalisation obligeant un alitement prolongé ou chez les personnes à mobilité réduite qui se déplacent en fauteuil. Ces positions favorisent les pressions sur certaines zones du corps (sacrum, talons) et compriment les vaisseaux sanguins. A terme, les tissus nécrosent et une lésion apparaît.
La prévention des escarres est un enjeu majeur. Souvent douloureuses, leur cicatrisation est longue (3 à 5 mois en moyenne), difficile et certaines lésions deviennent chroniques, obligeant des soins quotidiens. Outre la pression, la macération, fréquente en cas d’incontinence, en est un facteur aggravant. Il convient donc de prendre en compte les fuites urinaires dès leur apparition et de les traiter afin de minimiser les risques de complication.
La prévention des escarres pour limiter les risques de complication
Il est plus simple de prévenir que de guérir les escarres.
La première des choses à faire est de bouger autant que possible. Changer de position permet de soulager les points d’appui et de décomprimer les vaisseaux sanguins. Il faut également veiller à ce que la position, en particulier pour les personnes semi-allongées, ne provoque pas de glissement : le cisaillement pouvant être une cause favorable à l’apparition des escarres. Les massages des zones compressées seront un atout pour permettre à la circulation sanguine de reprendre.
L’utilisation de matériel adapté est également un des moyens efficaces d’action préventive. Il existe aujourd’hui toute une gamme spécialement conçue pour prévenir ce type de lésion cutanée. Ainsi, des matelas anti-escarres sont disponibles. Ils sont intéressants, car ils permettent une meilleure répartition des points de pression. Il existe aussi, dans cette optique des coussins pour fauteuils, etc.
L’hygiène de vie doit également être adaptée. Une alimentation saine et équilibrée, une hydratation suffisante permettront d’éviter d’autres complications.
En plus des moyens génériques, certaines mesures de prévention sont à mettre en place en cas d’incontinence.
En cas de fuites, une surveillance accrue de la peau
Lorsque la mobilité est réduite et en cas d’incontinence, il est primordial d’apporter à la peau un soin accru. En cas d’incontinence, il faut veiller à remplacer les changes le plus souvent possible. Pour les hommes, le port de protections adaptées, comme l’étui pénien vous évitera la macération. Il permettra ainsi de réduire le risque d’apparition d’escarres. La peau doit rester propre et sèche autant que possible.
Une escarre peut se former rapidement, il est donc recommandé de surveiller très régulièrement votre peau. Ainsi, une rougeur qui ne blanchit pas à la pression et des douleurs peuvent être le signe qu’une escarre se développe.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 19/01/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue