Si les bouffées de chaleur sont caractéristiques de la ménopause, d’autres effets incommodants sont, trop souvent, mis de côté. Les troubles du sommeil, la sécheresse intime et l’incontinence urinaire sont 3 symptômes méconnus liés à ce trouble. Nous décidons aujourd’hui de les aborder en détail afin de vous aider à lutter contre ceux-ci et de vivre au mieux cette période.
Comment lutter contre ces effets méconnus du climatère ?
Quand il est question de ménopause, le premier symptôme qui vient à l’esprit est l’apparition des bouffées de chaleur. S’il est le plus représentatif de ce trouble, plusieurs autres effets, tout aussi incommodants, peuvent être constatés. Nous avons choisi de vous expliquer ces symptômes méconnus afin de vous permettre de lutter efficacement contre ceux-ci et de traverser cette période le plus sereinement possible.
L’incontinence urinaire, un trouble qui peut apparaître à la ménopause
La baisse du tonus musculaire du périnée est un des troubles provoqués par l’arrêt de production d’œstrogène et de progestérone liée à l’apparition de la ménopause et des règles.
Cela provoque l’apparition de fuites urinaires en petites quantités, souvent liées au port de charges lourdes, à une crise d’éternuements, de toux ou bien à un fou rire. C’est l’incontinence d’effort.
Une autre forme d’incontinence peut aussi être reliée à l’arrêt des règles : l’incontinence vésicale. Une envie régulière et dérangeante d’uriner de faibles quantités tout au long de la journée ou de la nuit caractérise ce type d’incontinence.
Ce trouble est provoqué par une irritation de la vessie qui se contracte de manière autonome, sans en avoir reçu l’ordre du cerveau.
Votre médecin sera le plus à même de vous prescrire un traitement répondant au mieux à votre forme d’incontinence. Un large éventail de traitements efficaces sont aujourd’hui proposés : traitements médicamenteux, chirurgie, rééducation…
De même, de nombreuses protections vous protégeant des fuites et de leurs désagréments existent afin de vous aider lors de cette période de transition.
Les troubles du sommeil, un symptôme moins connu
Avec les troubles hormonaux liés à la ménopause (en moyenne à 51 ans), trouver le sommeil peut devenir de plus en plus compliqué. Les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes ainsi que le stress et l’anxiété liés à celles-ci, en sont des causes importantes.
Si trop souvent, les femmes victimes de ces effets ont recours aux somnifères, ces produits restent une solution de facilité qui n’est pas efficace sur la longueur. D’autres solutions existent et sont aussi puissantes.
En période de périménopause (quand les règles deviennent irrégulières), votre médecin peut, par exemple, vous proposer de la progestérone naturelle qui vous permettra de retrouver un sommeil de qualité et réparateur. À l’inverse des somnifères qui réduisent la part de sommeil profond.
Si la ménopause est déjà installée, un traitement hormonal (THM) existe. Celui-ci prend la forme d’un gel ou de patchs libérant des œstrogènes. Un temps décrié suite à la publication d’une étude américaine, ce traitement est aujourd’hui rétabli après la révélation des erreurs de ces travaux.
Pour les femmes privilégiant des méthodes naturelles, des thérapies comme la sophrologie, le yoga ou l’acupuncture sont également possibles.
Sécheresse intime, un symptôme tabou
La sécheresse vaginale est un des désagréments rarement évoqués lorsqu’il est question de ménopause. Considéré, à tort, comme tabou, le problème de l’hydratation de la zone intime provoque entre autres démangeaisons, brûlures et douleurs lors de rapports sexuels.
Les bouleversements hormonaux provoqués par l’arrêt des règles assèchent les voies génitales et rendent la lubrification insuffisante.
Heureusement, plusieurs solutions existent afin de soulager ce trouble et de retrouver une lubrification vaginale correcte :
- Avoir des rapports sexuels réguliers.
- Apporter une attention particulière à son hygiène intime en utilisant un savon au pH adapté qui permet de préserver la flore vaginale. Ne pas utiliser de lubrifiant favorisant l’irritation.
- En parler, sans gêne ou tabou, avec un spécialiste qui saura vous conseiller efficacement.
Le recours à des ovules vaginaux ou des traitements hormonaux peuvent aussi être envisagés avec l’accompagnement d’un spécialiste.
Les tests de dépistage afin de lutter contre les effets, le plus tôt possible
Si l’âge moyen de la ménopause est de 51 ans, celui-ci peut grandement varier d’une femme à l’autre.
Afin de dépister le plus tôt possible le phénomène de ménopause et de se prémunir de ses effets, des tests sont désormais disponibles.
Sur le même principe que les tests de grossesse, ces produits, disponibles en pharmacie, calculent le taux de FSH dans l’urine. SI ce taux est supérieur à 25 unités sur les deux tests à effectuer à 7 jours d’intervalle, cela peut signifier l’entrée en période de périménopause.
Consulter un médecin afin d’évaluer la prise en charge adaptée sera alors nécessaire.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 24/02/2020
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue