L’énurésie nocturne se caractérise par une perte involontaire d’urine chez l’enfant de plus de 5 ans. Il s’agit d’un problème fréquent, et au-delà de 6 ans, quand un enfant continue à faire pipi au lit, c’est le symptôme d’un dérèglement d’ordre physiologique ou émotionnel. Des solutions permettent d’éliminer l’énurésie primaire dans environ 30 % des cas avant d’envisager un traitement médicamenteux.
Les traitements contre le pipi au lit diffèrent selon l’âge et les causes du trouble
Considérée comme normale avant 5 ans, le corps médical parle généralement d’énurésie nocturne passé cet âge. Certains facteurs peuvent favoriser le pipi au lit : des problèmes physiologiques, certaines maladies, des troubles psychologiques et affectifs ou un dérèglement du sommeil. Des solutions existent, et en fonction de l’âge de l’enfant, il convient de distinguer les causes avant d’entamer un quelconque traitement médical, lorsque les approches comportementales ont échoué.
Différencier l’énurésie nocturne primaire et secondaire
On parle d’énurésie primaire chez un enfant n’ayant jamais été propre depuis sa naissance ou sur une période consécutive de plus de 6 mois, ce qui est le cas de plus de 400 000 enfants de 5 à 10 ans.
La maturation de la vessie et de la partie du cerveau qui la commande n’est vraiment achevée que vers 5 ou 6 ans, et si le trouble persiste au-delà, il faut consulter un généraliste pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un problème physiologique : retard des réflexes neuromusculaires, uropathie congénitale (maladie ou anomalie des voies urinaires), trouble du sommeil ou de l’attention, désordre de l’hormone antidiurétique…
En cas d’énurésie secondaire, l’enfant se remet subitement à faire pipi au lit de façon répétée alors qu’il était propre. Il faut donc éliminer la piste du problème physiologique et chercher du côté émotionnel.
Faire pipi au lit est le symptôme d’une angoisse mal vécue, qui doit alerter les parents. L’enfant vit ou a vécu un changement ou un stress important, compliqué à gérer pour lui : déménagement, séparation des parents, naissance d’un autre enfant, accident, violence ou intimidation à l’école…
D’autres symptômes peuvent alors accompagner l’énurésie, comme l’apparition de cauchemars, d’un bégaiement, une réticence à aller à l’école…
Des solutions pratiques peuvent être mises en place avec l’enfant
Pendant la journée, changer quelques habitudes peut aider à résoudre ce problème :
- Limitez les boissons après 18 heures et privilégiez les eaux peu minéralisées qui sont moins diurétiques,
- Rappelez-lui d’aller uriner tout au long de la journée, même s’il n’en a pas envie, pour l’aider à muscler sa vessie et instaurez le rituel du pipi juste avant le coucher,
- Gardez une veilleuse allumée dans sa chambre pour qu’il puisse se lever plus facilement et aller aux toilettes tout seul la nuit,
- Facilitez l’accès au cabinet en laissant la porte ouverte ou, si la pièce est trop loin, lui proposer de laisser un pot dans sa chambre,
- Habillez-le avec un pyjama facile à enlever pour permettre un déshabillage rapide,
- Préparez-lui un change propre au cas où,
- Le faire participer au changement de literie, lavage des draps et vêtements souillés pour le responsabiliser,
- Être patient et accompagner psychologiquement l’enfant pour qu’il n’en souffre pas,
- Lui proposer des solutions naturelles pour l’aider dans sa démarche,
- Le déculpabiliser, car un enfant ne fait jamais exprès de faire pipi au lit.
Le problème héréditaire serait aussi mis en cause
Une étude scientifique danoise aurait isolé deux gènes spécifiques de l’énurésie sur le chromosome 12 et le chromosome 13 et confirmerait que le trouble primaire est d’origine génétique.
D’autres études ont démontré que le risque d’énurésie d’un enfant s’élève à 44 % si l’un de ses deux parents était énurétique dans sa jeunesse et le pourcentage monte jusqu’à 77 % si les 2 parents ont eu des problèmes de miction involontaire étant petits.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 07/12/2015
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