On estime qu’une personne âgéesur 5 souffre d’incontinence urinaire : on en déduit donc à tort qu’elle résultedu vieillissementphysiologique. C’est un raccourci trompeur et peu responsable : les problèmes de continencene sont pas une maladie à proprement parler, mais constituent un signal d’alarme d’une autre pathologie à rechercher.
Les premiers signes d’incontinence exigent toujours une consultation
De nombreux préjugés continuent à circuler autour de l’incontinence urinaire, notamment l’idée que c’est une pathologie propre à la personne âgée, et qui résulte du vieillissement physiologique. Un urologue a même saisi le CSA, l’autorité responsable de la régulation de l’audiovisuel, pour dénoncer deux publicités avançant que les problèmes de continence sont une phase normale de la vie. Une désinformation lourde de conséquences si elle dissuade les personnes de consulter et de rechercher la cause sous-jacente.
Il n’existe pas une forme d’incontinence, mais plusieurs !
Avant même d’évoquer les causes de l’incontinence, mieux vaut être au fait : il existe 4 types d’incontinence, auxquels s’ajoutent des situations où ces formes se combinent.
- L’incontinence à l’effort : elle se définit par la perte involontaire de petites quantités d’urine lorsqu’une pression accrue s’exerce sur la vessie. Toux, éternuements ou efforts physiques provoquent ces fuites. Elle touche notamment les femmes ayant subi un accouchement difficile ou les hommes opérés de la prostate.
- L’incontinence par impériosité ou instabilité vésicale : l’écoulement d’urine se fait en plus grand volume. La personne ressent un besoin impérieux et soudain d’uriner, et parvient difficilement à se contenir avant de parvenir aux toilettes.
- L’incontinence par regorgement ou trop-plein : elle se caractérise souvent par une obstruction de la vessie. Les personnes ne sentent pas que leur vessie est pleine. Sous la pression, celle-ci se vidange et laisse l’urine s’écouler par regorgement. Cela concernerait 10 à 15 % des problèmes de continence.
- L’incontinence fonctionnelle : elle concerne les personnes souffrant de maladie physique ou mentale. Des troubles de vision, d’audition ou de parole empêchent ces personnes de signaler leur besoin d’uriner ou d’atteindre un lieu d’aisance.
Des causes multiples à l’origine d’incontinence
On le comprend lorsque l’on décrypte les différents types d’incontinence : les causes ne sont pas identiques, et surtout ne concernent pas uniquement les patients âgés, même si certains dysfonctionnements sont liés au vieillissement (maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, troubles de la marche…).
L’incontinence résulte souvent de lésions ou de traumatismes de la sphère pelvienne, mais ils ont des origines variées : de nombreuses femmes souffrent d’un affaiblissement des muscles pelviens consécutif à leur accouchement, mais il peut s’agir de maladies comme le diabète, la sclérose en plaques, un accident cérébrovasculaire, des effets secondaires d’une chirurgie comme une opération de la prostate…
Certains médicaments induisent également des problèmes de continence : les diurétiques, bien sûr, mais aussi des médicaments contre l’hypertension artérielle, des médicaments pour le cœur…
D’autres facteurs peuvent également causer ou aggraver des troubles de l’incontinence : une constipation chronique, un surpoids, une infection de la vessie, des habitudes alimentaires, le sport intensif…
Si toutes les incontinences ne se soignent pas, il existe des solutions pour soulager chaque patient. Encore faut-il en parler à son médecin ou son urologue.
Pas de parité non plus face aux problèmes de continence !
Encore un domaine où la parité homme/femme n’est pas de mise. Saviez-vous que les étuis péniens, ces protections spécialement adaptées à l’anatomie masculine, font l’objet d’un remboursement de la part de la Sécurité sociale. Mais, désolé Mesdames, vos protections ne sont pas remboursées !
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 11/02/2019
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue