Le sport peut provoquer chez les femmes un phénomène d’incontinence sur le long terme. Les fuites urinaires surviennent lorsqu’un effort soudain est demandé à l’organisme. Certaines pratiques sportives comme le trampoline, l’haltérophilie ou la zumba sont alors à limiter. Il est nécessaire dès lors de muscler son périnée et de bien cibler ses activités.
Incontinence féminine : le sport en cause ?
Pratiquer un sport de manière régulière est votre meilleur atout santé. Certaines études démontrent pourtant que chez les femmes, des exercices trop répétitifs ou trop violents pour le corps peuvent favoriser l’incontinence. Les fuites urinaires apparaissent quand le périnée est soumis à trop de pression. Pensez alors à bien le muscler en choisissant des activités physiques adéquates et douces pour le corps.
Repenser sa pratique du sport pour lutter contre l’incontinence
Depuis plus d’une vingtaine d’années, des études successives ont établi un lien étroit entre la pratique du sport et l’incontinence chez les femmes. D’ailleurs, la prévalence de l’incontinence urinaire est plus élevée chez les femmes athlètes. L’incontinence liée à l’effort se traduit par des fuites urinaires qui surviennent lors d’un effort ponctuel : en éternuant, en riant, en courant ou en ramassant un objet un peu trop lourd…
Ici, c’est le périnée qui est mis en cause. Composé de plusieurs muscles, son rôle est d’absorber les différentes pressions exercées sur la zone afin de contrôler le sphincter et la vessie. Lorsque le périnée est mis à mal, il ne peut plus assurer sa fonction, et la pression exercée sur la vessie peut provoquer des fuites urinaires.
Musclez votre périnée de manière régulière, mais pas n’importe comment. Certains sports à fort impact sont à éviter ou à pratiquer avec modération afin de ne pas l’abîmer :
- La course à pied
- La zumba
- La corde à sauter
- Le trampoline
- Le crossfit
- La gym suédoise…
L’haltérophilie ainsi que tous les exercices abdominaux exercés en salle comme les crunch (relevés de buste), les ciseaux, les pédalages sont également peu recommandés.
Quel sport pouvez-vous pratiquer en cas d’incontinence ?
Il ne s’agit pas de renoncer à toute activité physique. On sait aujourd’hui que la sédentarité est un facteur aggravant de l’incontinence. Privilégiez des sports moins agressifs afin de conserver de la mobilité, de tonifier votre corps et de préserver le périnée.
Vous pouvez exercer sans crainte la marche, la natation, le cyclisme, le golf ou encore le roller.
Certaines pratiques comme le yoga, la randonnée, le tennis ou encore le ski sont aussi conseillées quand elles sont effectuées de manière douce et en pleine conscience (conscience du travail musculaire, de son corps).
Dans tous les cas de figure, il est important d’être à l’écoute de son corps. Si vous notez que certains exercices provoquent parfois des petites fuites urinaires, il est probable que ceux-ci ne sont pas adaptés à votre organisme. Cela n’implique pas de renoncer définitivement à votre sport favori, mais plutôt de commencer à rééduquer et remuscler votre périnée.
Muscler le périnée pour faire face aux fuites urinaires
Il existe de nombreuses méthodes pour muscler le périnée. Elles vous permettront de lutter efficacement contre l’incontinence liée à l’effort. La technique manuelle s’apprend tout d’abord chez le praticien puis se poursuit sur le long terme à la maison. Elle consiste en une série d’exercices de contraction du périnée qui permettent de prendre conscience de l’organe en question. Le biofeedback qui se pratique à l’aide d’une sonde vaginale donne également de très bons résultats pour récupérer le contrôle du sphincter. N’hésitez pas à en parler avec un spécialiste.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 11/11/2019
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue