A chaque nerf spinal relié à la moelle épinière correspond une zone du corps à laquelle ils transmettent les fonctions motrices et sensorielles. Issues du sacrum, os formé par 5 vertèbres soudées, les racines sacrées contrôlent les mouvements de la partie inférieure du corps. Voyons comment leur rôle s’étend aux organes du bassin et à notre continence urinaire et fécale.
A quoi servent les racines sacrées ?
C’est à partir de notre moelle épinière que chaque nerf spinal, via la colonne vertébrale, transmet au cerveau les informations permettant les sensations et les mouvements corporels. Le sacrum, situé au niveau du bassin, abrite les racines sacrées. Véritable centre de contrôle de nos membres inférieurs et des organes de notre système urinaire, digestif et reproductif, leur rôle dans la continence est donc primordial.
Que sont les racines sacrées ?
De part et d’autre de la colonne vertébrale, des nerfs issus de la moelle épinière sont reliés à différentes parties du corps. Ils cumulent deux fonctions, l’une motrice et l’autre sensorielle. La fonction motrice permet de transmettre les informations du cerveau vers les muscles. La fonction sensorielle transmet d’autres informations relatives aux sens : le toucher, la sensation de température, de douleur… Ces nerfs sont appelés nerfs spinaux.
Les nerfs sacrés font partie de la famille des nerfs spinaux. Ils se situent au niveau des vertèbres du sacrum, au-dessus du coccyx. Les racines sacrées sont les ramifications issues de ces nerfs. Reliées à la région pelvienne et aux membres inférieurs, elles conditionnent le mouvement et les sensations relatives à la partie inférieure du corps.
Quel est le rôle des racines sacrées dans la continence urino-fécale ?
Les racines sacrées contrôlent les fonctions sphinctériennes et jouent un rôle majeur dans la sensibilité du périnée.
C’est à travers leur structure innervée que les informations de la vessie et du colon remontent jusqu’au cerveau. Elles déclenchent ainsi les contractions vésicales et sphinctériennes, nécessaires à la sensation du besoin d’uriner et d’aller à la selle et à la vidange de la vessie et des intestins.
Notre système urinaire et reproductif ainsi que la motricité de nos membres inférieurs dépendent entièrement du bon fonctionnement des racines sacrées.
Lorsque le système nerveux ou neurologique est dysfonctionnel, la transmission des informations est mise en péril. Il est alors nécessaire, lorsque c’est possible, de pallier ce dysfonctionnement. Un traitement médicamenteux ou physiologique peut être envisagé, et dans certains cas, un dispositif à impulsions électriques, la neuromodulation.
Il est cependant indispensable que les nerfs spinaux sacrés ne soient pas irrémédiablement endommagés pour que ce traitement fonctionne.
Origine du mot sacrum
Le mot sacrum appartient au vocabulaire du 14e siècle. Il désigne depuis l’os formé par la soudure des 5 vertèbres sacrées. Son origine vient du latin « sacer », traduction de « hieron », nom donné par les Grecs à cet os de la colonne vertébrale.
Hieron signifiant sacré, on peut se douter de la dimension symbolique du choix de cette dénomination. Étroitement lié à la reproduction, surtout dans l’anatomie féminine puisqu’il joue un rôle important au moment de la naissance, le sacrum était considéré comme une sorte de temple dédié à donner la vie. Cependant, le mot « sacer » n’a pas toujours été relié à la notion de sacré telle qu’on la considère aujourd’hui. Le terme était utilisé à une certaine époque pour désigner le caractère honteux ou exécrable. Un des principaux nerfs des racines sacrées innervant le périnée, dans l’ancienne nomenclature anatomique, portait d’ailleurs le nom de nerf honteux avant d’être rebaptisé pudendal… qui signifie honteux.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 14/07/2022
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