« L’année dernière, ma vessie fonctionnait à peu près bien. Aujourd’hui, je souffre d’un manque de sommeil, du stress au travail, d’une anxiété permanente. Et revoilà l’incontinence, de jour comme de nuit ! » Ce témoignage d’une patiente illustre bien le lien entre l’incontinence et la fatigue. Pourtant, des solutions existent pour vous permettre de retrouver une qualité de vie.
Existe-t-il un lien entre incontinence et fatigue ?
Le lien entre l’incontinence et la fatigue peut s’expliquer par le mode de fonctionnement de l’appareil urinaire, et particulièrement, de la vessie, organe très innervé. Le système neuromusculaire régule également le sommeil et son dysfonctionnement peut engendrer de l’anxiété. De plus, on constate que l’apparition d’une maladie neurologique provoque des effets sur la bonne marche de l’appareil urinaire.
Comprendre l’origine du lien
La vessie est contrôlée par des muscles et le système nerveux. Elle est prolongée par l’urètre, le canal d’où s’écoule l’urine. Ce « tuyau » comporte un sphincter, muscle indispensable à la continence. Lors de la miction normale, le système nerveux commande la contraction de la vessie et la vidange intervient grâce à la relaxation du sphincter. Par conséquent, il suffit qu’une perturbation intervienne sur le système neuromusculaire pour qu’elle rejaillisse sur le mécanisme de la miction. C’est notamment le cas des maladies neurologiques.
Des maladies neurologiques altèrent le fonctionnement de la vessie
Bien que d’autres causes puissent aggraver les symptômes urinaires, la sclérose en plaques constitue une pathologie qui altère le fonctionnement de la vessie. C’est une maladie neurologique du système nerveux central qui combine, entre autres, deux symptômes : incontinence et fatigue, deux « troubles invisibles » de la sclérose en plaques dont on parle très peu. Contrairement à l’incontinence pour laquelle des médicaments aident à la « vidange » de la vessie, le traitement contre la fatigue demeure très insatisfaisant.
La fatigue nerveuse et l’incontinence
La fatigue nerveuse, ou « fatigue mentale » vous épuise très vite, car elle empêche votre organisme de récupérer. Elle se caractérise par des troubles du sommeil et de l’anxiété. Ces deux effets se cumulent parfois en fonction du mode de vie et de la personnalité de chacun.
Les troubles du sommeil
Cela peut paraître contre-intuitif : la fatigue nerveuse, génératrice d’épuisement, ne vous permet pas de vous reposer. Alors que la fatigue physique, état normal consécutif à un effort physique intense ou un stress ponctuel, disparaît après quelques nuits de repos, la fatigue nerveuse perdure.
Cette fatigue présente des origines multiples comme des contrariétés personnelles ou professionnelles. Cet état crée des tensions musculaires et nerveuses persistantes qui génèrent un mauvais contrôle de la vessie.
En 2017, des urologues ont établi que les troubles du sommeil participent à l’apparition ou à l’aggravation de l’incontinence. Par conséquent, la fatigue peut causer ou empirer les troubles urinaires. Les troubles du sommeil engendrent, de surcroît, du stress et de l’anxiété.
Les troubles de l’humeur : l’anxiété
L’état permanent de stress ou d’angoisse peut conduire à une incontinence, ou la renforcer. En exacerbant vos sensations, il peut vous conduire à ressentir la moindre tension de la vessie. Vous avez alors une envie irrépressible d’uriner alors que la vessie n’est pas pleine.
Il peut cependant s’agir de problèmes ponctuels qui ne présagent pas d’une incontinence durable. En effet, une période de fatigue peut entraîner un moins bon contrôle du sphincter de l’urètre.
Pour conclure, ménagez-vous !
- Soignez votre hygiène de vie : écoutez davantage votre corps et veillez à votre bien-être physique et mental : ralentissez et faites-vous plaisir !
- Dédramatisez l’incontinence : les groupes de parole permettent d’échanger et les protections deviennent de plus en plus performantes.
- Si la fatigue aggrave l’incontinence, cette dernière, mal prise en charge, peut très vite vous épuiser. Une raison de plus pour éviter de négliger les fuites urinaires.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 28/08/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue