Pour contrer l’épuisement auquel font face nombre d’aidants familiaux, l’État est en train de faire évoluer la législation. S’il n’intègre pas un statut officiel, le projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement comprend un droit au répit pour les proches de patients dont ils s’occupent. Durant une semaine, la prise en charge de ces derniers sera financée.
Une législation en évolution pour éviter l’épuisement des proches des malades
Les aidants familiaux connaissent de nombreuses difficultés pouvant les mener à l’épuisement. La législation prévoit pour eux un droit au répit. Si la loi ne crée pas de statut officiel, elle permet cependant aux proches de la personne malade de prendre une semaine de repos.
La loi d’adaptation au vieillissement
Les dramatiques conséquences de la canicule de 2003 ont entraîné une prise de conscience de l’importance de légiférer sur l’autonomie des personnes âgées. Diverses mesures ont ainsi été prises depuis. Des mesures d’autant plus nécessaires que, selon les prévisions de l’INSEE, le nombre de seniors s’élèvera en 2060 à 2,5 millions.
Adopté lors du Conseil des ministres le 3 juin 2014, le projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement est proposé en seconde lecture à l’Assemblée nationale du 15 au 17 septembre 2015. Le Sénat l’examinera les 28 et 29 octobre 2015, avec une entrée en application prévue début 2016.
La loi d’adaptation au vieillissement comprend trois volets :
- l’anticipation, à travers la prévention des facteurs de risque,
- l’adaptation, pour des politiques publiques adéquates,
- l’accompagnement, pour améliorer la prise en charge de la perte d’autonomie.
Les difficultés des aidants familiaux
Les aidants familiaux se composent le plus souvent des conjoints, enfants ou petits-enfants des malades. Ils permettent le maintien à domicile de ce proche. Néanmoins, la perte d’autonomie couplée à certaines pathologies impacte directement la vie quotidienne des aidants familiaux.
La nature de la relation entre un malade et un proche aidant évolue, de par la dépendance et les soins à pratiquer, voire parfois s’inverse même entre parent et enfant. Mais les autres conséquences sont nombreuses : s’informer et se former sur la maladie, être présent au quotidien, gérer l’administratif et le suivi médical, etc. Autant de difficultés rencontrées par les aidants familiaux, qui peuvent aboutir à un véritable épuisement physique et psychologique menant à la consommation de psychotropes ou encore à la dépression.
Le droit au répit : une semaine de repos prise en charge
La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ne prévoit pas de création d’un statut officiel d’aidant. Néanmoins, elle inclut le droit au répit. Durant une semaine, l’État financera la prise en charge du proche malade.
Pour permettre aux aidants de prendre un peu de repos, il prévoit une enveloppe de 80 millions d’euros. L’aide peut s’élever jusqu’à 500 euros par an pour chacun de ces héros du quotidien.
Une formation des proches par France Alzheimer
L’association France Alzheimer propose des formations gratuites destinées aux aidants de patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de pathologies apparentées. Si vous ou l’un de vos proches est concerné, contactez votre antenne locale pour plus de renseignements.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 13/10/2015
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