Le surpoids et l’obésité, caractérisés par un indice de masse corporelle trop important, augmentent non seulement le risque de maladies cardiovasculaires et de diabète, mais aussi d’incontinence urinaire. Cependant, il est possible d’inverser le processus avec une perte de poids grâce à différentes techniques telles que le régime hypocalorique ou la chirurgie, en diminuant ainsi les risques de fuites urinaires.
Diminuer son poids pour diminuer son incontinence
Les études sont unanimes : il existe un lien entre l’incontinence et le poids. Un lien réversible, puisque la perte de ce dernier permet de réduire les risques de fuites urinaires dues au surpoids et à l’obésité.
Incontinence et poids : un lien avéré
Si l’association française d’urologie a choisi pour thème de la 13e semaine de la continence urinaire le surpoids, nul hasard à cela. En effet, le lien entre le poids et les fuites urinaires est depuis longtemps établi. Ainsi, l’obésité multiplie par 5 le risque d’incontinence.
Les effets du surpoids et de l’obésité sur les maladies cardiovasculaires, l’hypertension ou encore le diabète sont largement médiatisés. Leur impact sur le plancher pelvien, et donc sur la continence, l’est malheureusement beaucoup moins. Pourtant, de nombreuses études internationales menées sur le sujet mettent unanimement en évidence la corrélation directe entre l’indice de masse corporelle, l’IMC, et l’incontinence, ainsi qu’avec le prolapsus génital, c’est-à-dire la descente d’organes.
Les effets du poids sur l’incontinence urinaire
La surcharge pondérale provoque une augmentation de la pression intra-abdominale et du diamètre de la cavité abdominale. Cette pression s’applique sur la vessie et, par voie de conséquence, sur les muscles du plancher pelvien, mieux connus sous l’appellation de périnée, ainsi que sur les muscles des sphincters urétral et anal, responsables de la continence.
Les diverses études menées ont établi plus précisément un lien entre un IMC élevé et l’incontinence urinaire d’effort (en toussant, en éternuant, ou lors d’un effort physique important), ainsi que l’incontinence mixte, associant incontinence d’effort et incontinence par urgenturie (le besoin irrépressible d’uriner rapidement). Le lien avec l’incontinence urinaire par urgenturie « simple », bien que présent, semble moins marqué.
La perte de poids, une solution à l’incontinence urinaire ?
Oui. Absolument.
Les études convergent autant dans la corrélation entre l’IMC et l’incontinence que dans les effets de la perte de poids sur celle-ci. Si l’incontinence urinaire augmente avec la prise de poids, il est possible d’inverser le processus, au moins partiellement, lors de la perte de poids. Ainsi, selon les estimations, en cas d’obésité, une perte de poids de 10 % permettrait de réduire de 50 % le risque de fuites urinaires.
Différentes techniques peuvent être envisagées pour perdre du poids : le sport, les mesures diététiques comme le régime hypocalorique, la chirurgie urologique telle que la pose de bandelettes sous-urétrales, ou encore la chirurgie bariatrique telle que la pose d’un anneau gastrique. Toutes ont fait leurs preuves à travers des études. Il convient d’opter pour la ou les techniques les plus adaptées à chacun des cas, et de les accompagner, le cas échéant, d’une rééducation périnéale.
Le sport contre le surpoids, l’obésité et les fuites urinaires, oui… mais pas n’importe lequel
Pratiquer une activité sportive est une méthode très saine pour diminuer son indice de masse corporelle. Il convient cependant de choisir celle-ci avec soin. En effet, certains sports sont déconseillés en cas de fuites urinaires, en particulier ceux impliquant des efforts violents ou encore des sauts brusques. La marche, le vélo, le yoga ou encore la natation sont particulièrement indiqués pour favoriser la perte de poids sans solliciter trop brusquement les muscles du périnée. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre urologue.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 18/07/2016
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue