Du 18 au 25 mars 2023, revoici la semaine nationale de la petite enfance ! C’est l’occasion de nous intéresser à l’acquisition de la continence par l’enfant. Une étape cruciale de son développement. Vous souhaitez apprécier cette période, mais redoutez les erreurs éducatives. Rassurez-vous ! Votre rôle consiste à mettre en paroles ce processus auquel l’enfant imprime son propre rythme.
Définir la continence de l’enfant
Pourquoi « continence » plutôt que « propreté » ? Car cela sous-entendrait qu’avant d’aller au pot, l’enfant serait « sale ». En réalité, il tente de contrôler ses sphincters. Pas plus que vous n’enseignez la marche à votre enfant, vous ne lui apprendrez la continence. Il en fera l’acquisition par lui-même pendant que votre parole bienveillante l’accompagnera dans son rythme de développement.
L’acquisition du contrôle des sphincters
Comme la marche nécessite une maturation du système neuro-musculaire, la continence suppose le contrôle des sphincters. Ces muscles ouvrent ou ferment la vessie et l’anus. La continence est acquise quand votre enfant acquiert cette maîtrise, en général vers 2 ans ½ - 3 ans.
Un développement physiologique naturel
Fini le temps du « dressage » pour faire disparaître l’animalité du « petit d’homme » ? La tentation est souvent grande d’y revenir quand la maternelle se profile : « Mon enfant sera-t-il propre à la rentrée ? Sera-t-il accepté à l’école ? »
Non, rassurez-vous, l’école ne peut refuser un enfant incontinent ! Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles » (ATSEM) l’accompagnent aux toilettes et le changent (art. 2 du décret n° 2018-152 du 1.03.2018). Si la continence n’est pas encore effective, elle le sera bientôt par imitation des autres enfants.
Votre enfant acquiert la continence au rythme de ses capacités motrices : plus il bouge, plus il prend conscience des sensations et de sa motricité.
Un développement psychologique gradué
À 2 ans, l’enfant vient de se reconnaître dans le miroir. Vous pensez qu’il devrait déjà savoir sauter vite sur son pot ? En réalité, l’image du corps s’acquiert doucement. Pour l’enfant, la couche et le contenu de celle-ci font littéralement partie de lui. Il n’a jamais vécu sans cet accessoire. Comment pourrait-il comprendre qu’il ne court aucun danger à perdre ces éléments ?
L’accompagnement à la continence de l’enfant
L’autonomie de l’enfant ne rime pas avec solitude : votre rôle consiste à l’accompagner en nommant ces nouvelles sensations tout en respectant son rythme.
L’importance de la parole dans le développement
Verbalisez les étapes pour habituer l’enfant à les nommer lui-même ! Ainsi, il dialogue avec vous sur :
- Ses sensations corporelles quand il fait dans la couche
- Ses actions (aller au pot, y faire ses besoins)
- Ses refus…
C’est le moment de pratiquer des exercices : je vide des contenus, je verse, je transvase et je constate que le contenant ne disparaît pas. L’enfant observe, verbalise, vous informe ainsi sur son rythme d’acquisition.
Le respect du rythme de l’enfant
À force de survaloriser la vitesse, certains trouvent que leur enfant « lambine ». Ils le comparent avec d’autres, déjà « propres » au même âge. L’angoisse surgit avec l’absurde compétition des « couches-culottes ».
Voici quelques conseils pour acquérir la continence tranquillement en 3 à 6 mois :
Laissez votre enfant tourner autour du pot ! Il est prêt quand :
- Il monte et descend seul les escaliers. Imposer le pot trop tôt peut être contre-productif
- Il marche bien
- Il reste au sec plusieurs heures.
Placez le pot dans un endroit accessible et, après lui avoir expliqué son utilité, vous l’y accompagnez dès que vous repérez le moment habituel où votre enfant fait ses besoins.
Pas plus de cinq minutes sur le pot sous peine d’abandon, car l’enfant vivrait mal cette immobilité forcée
S’il refuse d’y aller, retour à la couche ! Vous ne voulez ni le constiper ni retarder la continence.
Grâce à votre accompagnement quotidien, patient et bienveillant, la petite enfance rime avec plaisirs et découvertes. Que demander de plus ?
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 17/08/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue