Très fréquente, l’hypertrophie bénigne de la prostate (appelé aussi HBP) touche la quasi-totalité de la population masculine de plus de 50 ans. La chirurgie par laser permet un traitement de l’adénome prostatique par les voies naturelles avec un moindre risque d’hémorragie après l’intervention et une réduction significative de la durée de l’hospitalisation par rapport à la technique chirurgicale classique.
La chirurgie par laser, un procédé innovant non invasif
L’adénome prostatique est une tumeur bénigne de la prostate qui nécessite une intervention chirurgicale lorsque les traitements médicamenteux ont atteint leurs limites. Cette nouvelle technique de chirurgie qui utilise le laser par voie endoscopique ne requiert qu’une prise en charge ambulatoire et des suites post-opératoires amoindries.
Les symptômes de l’adénome prostatique
Située juste en dessous de la vessie, la prostate est une glande qui entoure l’urètre, le canal permettant d’évacuer l’urine. Elle est constituée de trois lobes et on parle d’adénome prostatique (ou hyperplasie) lorsque la partie centrale de la glande enfle.
La prostate devient de plus en plus volumineuse et comprime l’urètre qui la traverse, entraînant les problèmes urinaires dont se plaignent les malades :
• envies fréquentes d’uriner, de jour comme de nuit
• faiblesse du jet,
• mictions douloureuses
• sensation de mauvaise vidange de la vessie
• impossibilité d’uriner dans les cas les plus graves
À cela s’ajoutent souvent des dysfonctionnements érectiles et éjaculatoires. Les troubles observés sont autant liés à la maladie qu’aux traitements et ont plusieurs explications :
• physiologiques : la prostate comprime des nerfs et des vaisseaux utiles pour l’érection et l’éjaculation
• psychologiques : amalgame entre les troubles urinaires et sexuels
• médicamenteux : certains médicaments prescrits par les médecins sont potentiellement nocifs pour la sexualité. Par exemple,
- dans environ 9 % des cas, le Finastéride altère la sexualité (troubles de l’érection, du désir, diminution du volume de l’éjaculat)
- dans 5 % des cas, les alphabloquants peuvent entraîner une éjaculation rétrograde, le sperme remonte alors dans la vessie au lieu d’être expulsé à l’extérieur du corps.
La méthode de la chirurgie au laser
À l’aide d’un endoscope, le spécialiste passe par les voies naturelles, et grâce au laser sectionne la partie centrale de l’adénome pour élargir le canal de l’urètre comprimé.
Ces fragments libérés à l’intérieur de la vessie seront ensuite fragmentés à l’aide d’un morcellateur et évacués par le canal de l’urètre afin d’être analysés pour vérifier l’absence de cellules cancéreuses. C’est l’énucléation ou résection prostatique.
L’intervention est pratiquée sous circulation permanente de sérum physiologique pour limiter les températures localisées et la diffusion du rayonnement laser à d’autres structures avoisinantes.
Les avantages de la technique sont :
• une limitation de la durée d’intervention, donc une réduction du risque infectieux
• la possibilité de traiter tous les adénomes sans limitation de taille
• la possibilité de soumettre le tissu prostatique à un examen pathologique
• un raccourcissement de la durée d’hospitalisation, l’intervention pouvant être réalisée en ambulatoire
• pas de risque lié à l’anesthésie, celle-ci pouvant être faite par péridurale
• une reprise précoce des activités
• pas de saignement ni de caillot
Cette quasi-¬absence d’effets secondaires permet d’opérer des patients fragiles présentant des pathologies cardio-vasculaires et ceux traités par anticoagulants.
L’autre technique d’intervention : la vaporisation
Cette méthode, baptisée vaporisation photosélective de la prostate (VPP) repose aussi sur l’utilisation du laser par voie naturelle, mais détruit le tissu prostatique au lieu de le récupérer. Cette absence ne permet donc pas d’effectuer d’analyse histologique.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
Le comité scientifique de Sphère-Santé a pour rôle de définir la ligne éditoriale des rubriques L'incontinence" et Les solutions. Les autres rubriques du site sont sous la responsabilité exclusive de Sphère-Santé.
Date de publication : 11/07/2016
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue