Quel lien existe-t-il entre incontinence urinaire et maladie chronique ? Une étude menée sur 3800 femmes sujettes à fuites urinaires révèle que ce trouble de la continence pourrait être le marqueur d’une autre pathologie telle que l’asthme, l’hypertension ou encore l’hypercholestérolémie. Une découverte intéressante dans la prévention de ces problèmes de santé.
L’incontinence urinaire cacherait-elle une maladie chronique sous-jacente ?
Les résultats de l’étude menée par l’Université de l’Alabama de Birmingham publiée dans la revue British Journal of Urology International ont de quoi jeter le trouble chez les femmes souffrant de fuites urinaires. Seuls 11 % d’entre elles ne présenteraient aucune autre pathologie. Les conclusions vont même au-delà, puisque l’incontinence urinaire, selon son type et sa sévérité, constituerait un marqueur pour 4 grandes familles de maladie chronique.
Quels résultats édifiants révèle cette étude sur l’incontinence urinaire ?
Les résultats publiés cette année par l’Université de l’Alabama recoupent les informations récoltées lors de plusieurs plans baptisés National Health and Nutrition Examination Surveys menés aux États-Unis en 2005-2006 et en 2011-2012. L’analyse se fonde sur les données médicales de 3800 participantes souffrant d’incontinence urinaire, présentant des âges, des origines ethniques et sociales, ainsi qu’une adiposité et des antécédents gynécologiques différents.
Le but de l’étude vise à explorer les associations possibles entre incontinence urinaire et maladies chroniques. Ses conclusions montrent que 11 % des participantes ne souffraient d’aucune affection chronique. Pour la majorité des femmes, il s’agissait alors d’affiner les analyses pour étudier la prévalence de 12 affections chroniques, ainsi que leurs éventuelles corrélations avec le type et la sévérité de l’incontinence.
Découvrez quels risques correspondent à chaque maladie chronique
Les scientifiques ont ainsi pu distinguer 4 familles de femmes incontinentes présentant des affections chroniques. Ils ont également pu identifier un profil d’incontinence correspondant à chaque catégorie, en les comparant aux volontaires sans affection chronique :
- Les participantes à risque cardiovasculaire récent présentent un taux plus élevé d’incontinence d’effort, à la sévérité légère
- Les participantes présentant des risques cardiovasculaires plus anciens souffrent davantage d’incontinence sévère par impériosité
- Les participantes atteintes d’asthme affichent un risque plus élevé d’incontinence d’effort à la sévérité modérée
- Les participantes souffrant de multiples maladies chroniques.
Comment dépasser ces simples constats sur l’incontinence urinaire ?
Outre une connaissance plus affinée des liens entre incontinence et affections chroniques, l’étude publiée par l’équipe de l’Université de l’Alabama attire l’attention sur les problématiques de prévention. Aux premiers signes d’incontinence, des analyses médicales plus poussées doivent être initiées pour déceler d’éventuelles pathologies associées. Un diagnostic précoce assure ainsi une meilleure prise en charge, et surtout permet de corriger des conditions de vie déterminantes pour chaque maladie.
Brisez le tabou dès l’apparition des premières fuites urinaires
Si les conclusions de cette étude semblent alarmistes, n’en concluez pas immédiatement que vous souffrez d’une maladie chronique non diagnostiquée aux premières fuites urinaires. En revanche, une consultation s’impose dans tous les cas. Oser parler d’incontinence, c’est faire le premier pas vers la réponse à apporter à votre situation.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 16/07/2018
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue