Les relations entre incontinence urinaire et dépression sont complexes. L’association des fuites urinaires et de troubles psychologiques (état dépressif, anxiété…) est de mieux en mieux établie et comprise. Les troubles urinaires peuvent être à l’origine de troubles psychiques. Parfois, ils peuvent au contraire révéler une dépression latente ou encore être des effets indésirables de certains traitements de la dépression.
Dépression et incontinence urinaire : cause ou conséquence ?
Tous les âges sont concernés par l’incontinence urinaire, et ce aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Les gens ayant des fuites urinaires peuvent également présenter des troubles psychologiques, par exemple de la dépression ou de l’anxiété. L’incontinence en est-elle l’origine ou s’agit-il simplement d’une association fortuite ? Une question intéressante et complexe !
L’incontinence urinaire : un impact souvent marqué sur la qualité de vie
Longtemps taboues, les fuites urinaires bénéficient aujourd’hui d’une reconnaissance médicale et sociétale croissante. À juste titre, tant ces troubles constituent parfois un véritable handicap, avec un retentissement important sur la qualité de vie des personnes concernées.
Face à ces difficultés, la tentation de se replier sur soi est une réaction commune et parfaitement compréhensible. De peur d’être mises dans l’embarras, de nombreuses personnes limitent ainsi leur activité physique ou sportive, leurs interactions sociales, leurs contributions associatives ou leurs projets de voyages, au point, parfois, de ne plus sortir de leur domicile ou presque…
Beaucoup de gens parviennent à s’accommoder de ces troubles, notamment grâce à l’aide des nombreuses protections efficaces et confortables qui sont aujourd’hui disponibles sur le marché. Une petite minorité, notamment ceux souffrant d’incontinence sévère, peut cependant conserver des difficultés importantes sur la durée. Chez eux, c’est donc bien l’incontinence urinaire qui est directement à l’origine d’un état dépressif, qu’il faut identifier et prendre en charge dès que possible.
La dépression et ses traitements mis en cause dans l’incontinence ?
Incontinence et dépression peuvent toutefois coexister sans que la première soit à l’origine de la seconde. Parfois, c’est même l’inverse qui est vrai.
Des spécialistes estiment que, dans le cas de la vessie hyperactive (un dysfonctionnement qui peut parfois se manifester par des fuites urinaires), une association avec la dépression et le stress peut être retrouvée. Ce trouble fréquent, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, se manifeste par des envies nombreuses et impérieuses d’uriner, parfois accompagnées d’incontinence plus ou moins marquée.
L’apparition de tels symptômes peut donc, dans un certain nombre de cas, révéler un trouble psychique latent, ou, à tout le moins, une situation de stress chronique. L’amélioration de l’état dépressif ou du stress chronique sera généralement accompagnée d’une réduction des symptômes urinaires et d’une amélioration plus générale de la qualité de vie.
Enfin, dans un certain nombre de cas, certains médicaments utilisés dans le traitement de la dépression peuvent être à l’origine d’incontinence urinaire. Cette action peut être directe et découler d’effets indésirables touchant la vessie. Elle peut également être indirecte, par exemple en favorisant la constipation. Cette dernière est susceptible d’augmenter le risque d’incontinence, en exerçant une compression inhabituelle sur la vessie.
Fuites urinaires et troubles psychologiques : tout sauf une fatalité !
Les relations entre l’incontinence et la dépression sont complexes, mais bien réelles. Dans la majorité des cas, des solutions efficaces sont disponibles. N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant, qui saura vous rassurer et vous aiguiller vers les solutions les plus adaptées à votre cas.
Enfin, il est essentiel que vous conserviez une activité physique douce et régulière ! Le yoga ou la marche sont des exemples de pratiques sportives parfaitement adaptées. Vous bénéficierez non seulement de leurs bénéfices bien démontrés sur la dépression et sur l’anxiété, et en luttant contre la constipation et la prise de poids excessive, vous diminuerez plusieurs facteurs de risque reconnus de l’incontinence urinaire. Une façon idéale d’allier l’utile à l’agréable !
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 29/06/2020
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue