Les idées reçues et mauvaises habitudes sont fréquentes en matière de santé, et le domaine de l’incontinence urinaire ne déroge pas à cette règle. Les symptômes de fuites peuvent même s’aggraver si certains comportements, à éviter ne sont pas corrigés. Avant de devoir réparer les dégâts, anticipez en suivant nos conseils sur ces 5 erreurs à ne plus commettre !
Quelles sont ces 5 erreurs à proscrire face à l’incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire est un syndrome devant lequel on peut se retrouver démuni. Entre remèdes de grand-mère, mythes et tentatives de résoudre le problème seul, il est fréquent de prendre de mauvaises habitudes... qui aggravent les symptômes. Comment savoir quels sont les comportements à éviter ? Nous en avons recensé 5.
Voici les 5 erreurs à ne plus commettre en cas de fuites !
Erreur numéro 1 : arrêter de s’hydrater régulièrement
S’il semble logique de diminuer considérablement ses apports hydriques pour résoudre ses problèmes d’incontinence, la réalité est tout autre. Il n’est d’abord pas souhaitable de risquer la déshydratation, surtout chez les personnes âgées. De plus, moins boire entraîne une concentration de l’urine néfaste puisqu’irritante pour la vessie : de quoi aggraver les symptômes. Mieux vaut réguler ses prises de boissons et privilégier avant tout l’eau.
Erreur numéro 2 : pratiquer le stop pipi
Voilà un mythe à la vie dure : pratiquer le stop pipi pour « rééduquer » son périnée. C’est en réalité tout le contraire qui arrive : en retenant l’urine dans la vessie, vous allez la programmer pour qu’elle ne se vide pas complètement. Cela risque d’entraîner un besoin d’uriner plus fréquent et de désorganiser le fonctionnement normal de votre vessie.
Attention aussi aux infections urinaires qui pourraient se développer à cause de l’urine concentrée que la vessie n’évacue plus. Pour la rééducation de votre périnée, d’autres méthodes existent qui sont bien plus efficaces.
Erreur numéro 3 : « forcer » pour vider sa vessie
C’est un comportement qu’on retrouve parfois chez les enfants : pousser sur son plancher pelvien pour uriner. Que ce soit chez les adultes ou chez les plus jeunes, cette mauvaise habitude est à proscrire : on exerce une pression inutile sur le périnée et le risque de relâchement est réel.
Lors d’une miction, il est important d’être au contraire détendu et de laisser sa vessie se vider entièrement, naturellement et sans effort.
Erreur numéro 4 : faire des « crunchs »
Les abdominaux crunchs sont les plus néfastes pour votre système urinaire. Longtemps enseignés dans les salles de sport, ils consistent, en position allongée sur le dos, à rapprocher ses épaules de ses genoux à la force des muscles de l’abdomen. En effectuant une pression sur vos viscères, les muscles poussent vers le bas vos organes et mettent à mal votre plancher pelvien. Ce type d’abdominaux est également susceptible de provoquer des lombalgies.
Préférez les abdominaux hypopressifs enseignés dans des disciplines respectueuses du périnée comme le Pilates.
Erreur numéro 5 : ne pas oser en parler
L’incontinence urinaire peut provoquer un sentiment d’embarras chez les patients atteints du syndrome. Perdre le contrôle de sa vessie peut être assimilé à une vulnérabilité difficilement acceptée. Même si la gêne est parfaitement compréhensible, il est fortement recommandé de se confier à son médecin.
Les troubles urinaires trouvent généralement une solution simple sous forme de traitement ou de rééducation. Ils sont également loin d’être rares, sans distinction de genre et touchent tous les âges.
Quels professionnels consulter en cas de fuites urinaires ?
La première consultation devrait idéalement être effectuée chez votre médecin généraliste. En fonction de votre type d’incontinence, il peut être à même de prescrire un bilan urodynamique, un traitement, et/ou des séances de rééducation chez un kinésithérapeute.
En fonction du contexte, en suite de couches par exemple, vous pouvez faire part de vos troubles à une sage-femme ou votre gynécologue.
Enfin, l’urologue est le spécialiste ultime de tous les dysfonctionnements urinaires.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 04/07/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue