À la suite d’un accouchement, de nombreuses femmes sont touchées par des fuites involontaires en dehors des périodes de miction. Le corps est alors affaibli et vous pouvez connaître des troubles urinaires ou fécaux lors de la maternité. Mais qu’est-ce que l’incontinence post-partum ? Que faut-il savoir à ce sujet ? Et quel spécialiste consulter pour se faire accompagner ?
L’incontinence post-partum, un symptôme encore méconnu
Au cours de l’accouchement, votre corps est mis à rude épreuve et le plancher pelvien ainsi que le sphincter se retrouvent fragilisés. Des lésions post-partum peuvent alors subvenir, entraînant des troubles urinaires, voire une incontinence fécale. Que faut-il savoir à ce sujet pour mieux aborder ce phénomène ? Et quel spécialiste consulter ?
Les facteurs favorisant l’incontinence post-partum
Lors du travail de l’accouchement et de la poussée du bébé, les tissus pelviens peuvent subir un traumatisme musculaire entraînant des problèmes d’incontinence. Les muscles perdent en tonicité et en contractilité et sont alors dans l’incapacité de retenir les urines. Plusieurs facteurs peuvent occasionner ce phénomène et favoriser l’incontinence post-partum :
- Une forte prise de poids lors de la grossesse
- Une phase d’expulsion longue du bébé
- Certaines pratiques obstétricales un peu brutales
- Le poids de naissance ou le périmètre crânien du nouveau-né
- Les efforts de poussées trop intenses avant la dilation du col
- Le nombre de grossesses que vous avez vécu
- Une déchirure du périnée ou une épisiotomie
- La césarienne d’urgence
- L’accouchement par voie basse
Dans le cas d’une déchirure du périnée, les blessures catégorisées de niveau 2 et plus augmentent le risque d’apparition de troubles urinaires. Celles de niveau 3 ou 4 touchent le sphincter anal et peuvent provoquer des fuites fécales.
La méthode d’accouchement joue également un rôle dans l’incontinence post-partum. La plupart des femmes touchées donnent naissance par voie basse et seules 3 à 4 % de celles ayant accouché par césarienne souffrent de troubles urinaires ou fécaux.
Les solutions pour améliorer la continence post-partum
Deux mois après un accouchement, ce sont 15 à 40 % des femmes qui ont des problèmes d’incontinence urinaire. Ces pertes involontaires sont généralement passagères et un tiers d’entre elles guérissent dans les 12 à 18 mois suivant la grossesse.
Pour vous accompagner dans cette phase de récupération, la rééducation périnéale est généralement la méthode privilégiée par les médecins pour traiter ces symptômes. Un bilan d’évaluation est réalisé afin de mieux comprendre la cause du dysfonctionnement et pouvoir ensuite tonifier et renforcer efficacement les tissus pelviens.
Selon la méthode de rééducation et l’état de votre périnée, il peut vous être conseillé entre 10 à 30 séances. Celles-ci vous permettront de prendre conscience de vos muscles afin de corriger les troubles urinaires.
En cas d’échec de ce dispositif, votre médecin discutera avec vous des autres possibilités. Cependant, les traitements médicamenteux ou chirurgicaux comme la bandelette synthétique vous seront proposés, uniquement à distance de l’accouchement.
Quel spécialiste consulter pour des troubles urinaires post-accouchement ?
Les séances de rééducation périnéale débutent généralement dans les 8 semaines suivant l’accouchement. Cependant, dès l’apparition des premiers symptômes, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé de manière à traiter les troubles de la continence au plus vite.
Pour en parler, votre généraliste pourra vous orienter, mais sachez que votre gynécologue-obstétricien, votre sage-femme ou un kinésithérapeute sont des professionnels qui pourront aussi évaluer votre situation et vous proposer un accompagnement adapté. La consultation de contrôle postnatale à la fin du 2e mois suivant votre accouchement permet également de poser ce diagnostic.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 05/04/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue