L’incontinence urinaire est une pathologie qui touche de nombreux hommes et femmes, de tous âges. Si un premier bilan clinique permet d’identifier la majeure partie des problèmes, il doit parfois être suivi d’examens complémentaires visant à préciser le diagnostic. Des tests souvent nécessaires, parfois indispensables, pour une meilleure prise en charge de vos symptômes et de leurs conséquences.
Pour un bilan complet de votre pathologie, plusieurs tests sont à envisager
Après un premier diagnostic d’incontinence, il est probable que votre médecin souhaite procéder à d’autres tests. Ces examens complémentaires permettent d’affiner le bilan clinique et ouvrent la voie à une meilleure prise en charge de la pathologie.
Les examens complémentaires sont-ils toujours nécessaires en cas d’incontinence urinaire ?
Suivant le type d’incontinence détecté par votre médecin généraliste ou votre gynécologue, sera envisagée ou non une batterie de tests complémentaires auprès d’un urologue, afin d’affiner le diagnostic et de déceler les problèmes de fonctionnement de votre vessie.
Dans le cas d’une incontinence à l’effort simple et isolée, l’examen clinique est par exemple suffisant. Le bilan urodynamique ne sera pas non plus nécessaire avant la prescription de séances de rééducation périnéo-sphinctérienne. En revanche, il est recommandé dans certains cas particuliers : l’hyperactivité vésicale, l’incontinence mixte, ou même en cas de récidive. Enfin, bilan urodynamique, et plus précisément débimétrie urinaire, sont essentiels avant toute chirurgie.
Les examens complémentaires ne sont donc pas toujours obligatoires, mais ils complètent les bilans cliniques en analysant les facteurs de l’incontinence. Ils aident ainsi à une meilleure prise en charge de la pathologie grâce à un diagnostic plus précis.
Les différents examens complémentaires et leur rôle dans la définition du diagnostic
On distingue deux types de tests additionnels :
- les examens radiologiques,
- les examens urodynamiques.
La première famille regroupe l’urétrographie mictionnelle et le colpocystogramme. Pour le premier test, à l’aide d’une sonde ou par intraveineuse, un produit de contraste est introduit dans la vessie. L’examen consiste à prendre des clichés ponctuels, afin de vérifier le fonctionnement mécanique de la vessie. Le second test, le colpocystogramme, comprend la représentation graphique des viscères pelvipérinéaux et du plancher pelvien, après opacification des organes en cause, pour explorer leurs rapports au repos et lors d’une poussée. Il permet notamment de préciser les indications opératoires des prolapsus génitaux, surtout en cas de récidive.
Les examens urodynamiques, quant à eux, analysent et quantifient les différents facteurs d’incontinence. Ils complètent en cela le premier bilan clinique, précisant le mode exact du fonctionnement vésicosphinctérien et analysant physiologiquement les symptômes du patient, mais ils ne remplacent pas le bilan préalable.
Focus sur les examens complémentaires urodynamiques liés à l’incontinence
Ces tests urodynamiques comptent :
- la débimétrie, qui permet l’étude objective et quantitative d’une miction. On y relève notamment le volume mictionnel, le résidu post-mictionnel et le débit urinaire ;
- la cystomanométrie, qui étudie les pressions intravésicales. Une sonde équipée de capteurs est introduite dans la vessie, et les pressions sont mesurées pendant le remplissage progressif de celle-ci. Lorsque l’incontinence urinaire à l’effort n’est pas isolée, et qu’elle est au contraire accompagnée de manifestations irritatives (urgences mictionnelles, pollakiurie…), cet examen devient indispensable pour affiner le diagnostic ;
- la sphinctérométrie, ou « profilométrie urétrale », qui permet l’étude des résistances statiques et dynamiques de l’urètre. On y mesure la pression tout au long de l’urètre par l’intermédiaire d’un cathéter ;
- le « Valsalva Leak Point Pressure », examen plus récent, qui évalue de manière globale la fonction sphinctérienne chez la femme. Ce « point pressure » est la plus petite pression intravésicale générée par un effort de poussée abdominale ;
- la vidéo-urodynamique, qui permet le couplage d’images scopiques (cystographie dynamique et mictionnelle) et de données urodynamiques (cystomanométrie) ;
- l’électromyographie du sphincter urétral, qui identifie d’éventuelles lésions neurogènes du sphincter strié de l’urètre.
Les examens urodynamiques permettent une meilleure compréhension des troubles, et par conséquent une meilleure prise en charge thérapeutique du patient.
Une pathologie mieux prise en charge grâce à des bilans plus efficaces
L’incontinence urinaire est délicate à subir au quotidien et elle peut entraîner de nombreux désagréments, allant jusqu’à un isolement social. Heureusement, les bilans physiologiques et les solutions - qu’elles soient médicales ou de protection -, progressent de manière exponentielle, soutenus par une plus large ouverture d’esprit à l’égard de cette pathologie finalement très répandue.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 02/11/2015
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue