Contrairement aux idées reçues, l’incontinence ne concerne pas seulement les seniors. Certains spécialistes d’ailleurs s’alarment : des femmes de plus en plus jeunes consultent pour des problèmes de fuites urinaires. Si les difficultés peuvent survenir à tous âges, certains facteurs de risque fragilisant le périnée dépendent directement des étapes clés de la vie d’une femme.
Découvrez à quels âges cruciaux l’incontinence peut apparaître
La maternité et la ménopause, de manière certes différente, mettent le périnée à rude épreuve et constituent donc des facteurs de risque de fuites urinaires à des âges relativement précoces. Ces deux causes d’incontinence, liées aux étapes de la vie d’une femme, sont dorénavant bien prises en charge et peuvent être aisément contrecarrées.
La maternité, un facteur de risque ? Un tabou enfin dépassé
La maternité constitue la première période à risque dans la vie d’une femme, puisqu’elle malmène doublement le périnée.
Lors de la grossesse, tout d’abord, car le poids du bébé, notamment s’il dépasse 4 kilogrammes, distend les muscles périnéaux et les nerfs qui leur sont associés. Trop distendus, ils ne se contractent plus suffisamment rapidement : l’incontinence dite d’effort survient alors, en cas de toux, d’éternuement ou d’effort physique.
Lors de l’accouchement, ensuite, notamment par voies naturelles, surtout s’il est difficile ou s’il s’agit d’une grossesse multiple.
Néanmoins, dans la majorité des cas, la rééducation postnatale du périnée permet de récupérer tonicité et réflexes en quelques séances.
L’incontinence à 55 ans ? Réagissez !
La ménopause constitue l’autre pic de fréquence de fuites urinaires : la diminution du taux d’œstrogènes entraîne une perte de qualité des tissus périnéaux et vaginaux. Ceux-ci se fragilisent et c’est l’ensemble des muscles intervenant dans la continence qui s’affaiblissent. S’ensuit parfois une incontinence d’effort, caractérisée par une émission d’urine involontaire lors d’un effort physique, d’une quinte de toux ou d’un éternuement. Il est possible alors d’utiliser un traitement hormonal local, sous forme d’ovules ou de crème vaginale, suivant les conseils de son médecin.
Mais les bouleversements hormonaux peuvent également favoriser une autre forme d’incontinence, l’hyperactivité vésicale, qui se caractérise par des contractions involontaires de la vessie.
Il est donc primordial de consulter un urologue pour faire un bilan complet et déterminer avec lui le traitement le plus adapté.
Incontinence « secondaire », menez un autre combat
L’incontinence peut apparaître également précocement lorsqu’une patiente souffre de certaines maladies fragilisant le périnée ou induisant une hyperactivité vésicale. Les fuites urinaires apparaissent alors comme effets secondaires de ces maladies. C’est le cas pour les bronchites chroniques accompagnées de toux fréquentes, les calculs rénaux ou les infections urinaires récurrentes. Autre facteur de risque, les opérations chirurgicales concernant le petit bassin.
Fuites urinaires et sport intensif, le duo explosif
Certains sports pratiqués de manière intensive fragilisent le périnée, surtout s’ils exigent des sauts ou des poussées abdominales importantes. Les sportives de haut niveau peuvent donc être confrontées très jeunes à des problèmes de fuites urinaires.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 03/04/2017
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue