Le périnée reste au centre de toutes les préoccupations lorsqu’une incontinence urinaire ou fécale s’installe. Si les femmes âgées ayant connu des accouchements difficiles sont les plus fréquemment touchées par des troubles urinaires, d’autres traumatismes de la sphère pelviennese révèlent être des ennemis tout aussi redoutables quoique plus sournois.
Découvrez comment ces mauvaises habitudes nuisent à votre périnée
Trop de personnes hésitent encore à parler incontinence à leur médecin. Pourtant, cela permettrait de prévenir un certain nombre de traumatismes du périnée liés à de mauvaises habitudes. Voici 4 ennemis de la sphère pelvienne à connaître pour éviter de causer ou d’aggraver une incontinence anale ou des troubles urinaires.
Le plus virulent des ennemis ? Le tabac
Le tabagisme représente un double facteur de risque d’incontinence. D’une part, la fumée de tabac paralyse les cellules chargées de nettoyer les poumons, ce qui occasionne une toux chronique. Or cette toux du fumeur favorise l’apparition d’une incontinence urinaire d’effort : la pression récurrente exercée sur la vessie finit par affaiblir les muscles sphinctériens qui ne réussissent plus à retenir l’urine.
D’autre part, la fumée est également néfaste pour la vessie elle-même. Les substances toxiques et carcinogènes du tabac y sont stockées. Sur la durée, et selon la gravité du tabagisme, l’effet d’accumulation de la toxicité augmente les risques de développer un cancer de la vessie, et de souffrir de ses effets secondaires (envie fréquente d’uriner, douleur lors de la miction, spasmes de la vessie…).
Savez-vous qu’une surcharge pondérale nuit à votre périnée ?
Le risque d’incontinence urinaire chez une patiente souffrant d’obésité majeure est multiplié par 5 par rapport à une femme au poids normal, et multiplié par 3 en ce qui concerne l’incontinence anale.
Les raisons sont liées à des mécaniques anatomiques : une personne en surpoids présente une hyperpression intra-abdominale, lésant la vessie et les organes pelviens. Les sphincters (anal et urinaire), plus étirés, subissent davantage d’irritations, ce qui entraîne fuites urinaires ou fécales. Et les risques sont encore accrus si ces patients ne pratiquent pas d’activité physique : le périnée et les sphincters sont alors moins toniques.
Comment la constipation peut être à l’origine d’incontinence
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, constipation et incontinence sont étroitement liées dans un cercle vicieux que l’on peut heureusement briser par de bonnes habitudes préventives. Lorsque le périnée est peu tonique, des problèmes de constipation basse chronique peuvent apparaître. Pour y remédier, les personnes exercent alors des poussées excessives pour évacuer les selles. Sur la durée, ces poussées provoquent une altération du périnée, voire une descente d’organes chez les femmes. Le cercle vicieux s’installe, et des fuites d’urine ou de matières fécales peuvent alors survenir.
Dans les cas les plus aigus de constipation chronique, les matières fécales non expulsées finissent par s’accumuler dans le rectum. En séchant, elles forment un fécalome qui provoque un effet de trop-plein : une fausse diarrhée s’échappe alors par regorgement, sans que la personne puisse la retenir.
L’ennemi du périnée le plus inattendu : le sport intensif
Pratiquer certaines activités sportives de manière intensive peut être à l’origine de fuites urinaires ou fécales. Chez les femmes, ce sont surtout les athlètes de haut niveau qui sont concernées : certaines disciplines exigent une contraction extrême des abdominaux (aérobic, gymnastique…), qui va appuyer sur le périnée et finir par le distendre. D’autres sports à sauts répétés (trampoline, volley, course à pied..) sont également nocifs pour les muscles pelviens, car ils créent une hyperpression intra-abdominale. Chez les hommes, ce sont les frottements répétés d’une selle de vélo inadaptée qui peuvent léser le périnée et provoquer une incontinence anale.
Comment prévenir les traumatismes de la sphère pelvienne
Quel que soit l’ennemi de votre périnée, il existe un geste simple de prévention : rééduquer et tonifier vos muscles périnéaux, grâce à des exercices spécifiques. Parlez-en à votre médecin : il saura vous guider vers la solution la plus adaptée.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 04/02/2019
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue