Sujet tabou, l’incontinence anale, dans toutes ses formes, est source d’embarras, de frustration et parfois de honte. Elle est causée par un dysfonctionnement au niveau des nerfs rectaux annaux. Les troubles se présentent sous la forme de fuites de gaz et de selles, liquides ou solides. Le médecin prescrit les traitements adéquats après avoir examiné les symptômes constatés chez le patient souffrant d’incontinence.
Comprendre l'incontinence anale : symptômes, formes et solutions
Bien qu’elle touche environ 6% de la population française, l’incontinence anale est un sujet dont on ne parle pas volontiers. Les troubles qui l’accompagnent sont parfois source de gêne, de honte et de frustration. Comprendre les différentes formes et les symptômes de cette pathologie devient alors très important. Ainsi, les traitements pourront être mieux adaptés pour gérer les fuites fécales.
Les différentes formes de l’incontinence anale
Elle se caractérise par l’incapacité du sphincter à contrôler les émissions de gaz, de selles ou les deux combinés. On distingue quatre formes principales : passive, active, obstructive et liée à l'effort.
Les fuites de la forme passive
Le patient n’a conscience des fuites qu’une fois expulsées. Elles sont intermittentes, accompagnées d’une sensation de pesanteur dans la région anale. L’incontinence anale passive est due à une faiblesse du sphincter anal interne, causée par le vieillissement naturel, des lésions nerveuses ou des maladies inflammatoires de l’intestin.
Les troubles de la forme active
La forme active de l'incontinence anale se manifeste par une irrésistible envie d'aller aux toilettes et des selles liquides ou molles. Egalement appelée incontinence d’urgence, elle se caractérise par une incapacité à contrôler les muscles de l’anus. Ces symptômes sont observés chez les personnes souffrant de lésions nerveuses au niveau du sphincter anal externe. Toutefois, une infection ou une maladie intestinale peut également être à l’origine des troubles.
Les troubles de la forme obstructive
Les selles sont retenues dans le rectum et difficiles à expulser. Seules les matières fécales liquides peuvent passer. Une tumeur, une inflammation intestinale ou une constipation sévère sont considérées comme sources de l’incontinence obstructive.
Les fuites de la forme liée à l’effort
La forme liée à l’effort se caractérise par des fuites involontaires de gaz ou de matières fécales suite à une pression abdominale brusque, comme lorsqu’on soulève un objet lourd, tousse ou éternue. La grossesse, l’âge avancé, l’obésité et une constipation sévère figurent parmi les causes de l’incontinence anale d’effort.
Incontinence anale : Les personnes concernées et les solutions possibles
L’incontinence anale peut toucher des personnes de tout âge, mais une prévalence se retrouve chez les personnes âgées de plus de 45 ans (11 %) et les femmes (7,5 %). Parmi ces dernières, 13 % des primipares sont affectées par des émissions de gaz, accompagnées par des matières fécales pour 1 à 2 % d’entre elles. Les habitudes de vie, comme une alimentation riche en matières grasses ou en épices, le tabagisme, une consommation excessive d’alcool ou de caféine ainsi que des problèmes de santé sont autant de facteurs de risques qu’on ne doit pas ignorer.
Les traitements possibles pour soigner les troubles
Parmi les solutions préconisées, on peut citer :
- Le biofeedback, une méthode de rééducation pour améliorer la coordination entre le sphincter et le plancher pelvien
- La chirurgie de réparation sphinctérienne, préconisée après un accouchement difficile, pour reconstruire le sphincter endommagé
- La technique de stimulation des nerfs pelviens pour restaurer les nerfs endommagés, responsables du contrôle des muscles anaux
- La pose d’un sphincter artificiel par chirurgie en remplacement des muscles anaux défaillants.
Comment gérer les fuites fécales au quotidien ?
Être incontinent n’est pas une fatalité et une bonne hygiène de vie aide à retrouver une meilleure qualité de vie. Les fuites peuvent être prévenues grâce à une alimentation saine et riche en fibres et une bonne hydratation qui favorisent le transit intestinal. Une vie sans alcool ni tabac contribue à réduire les symptômes. Toutefois, si vous êtes sujet à une constipation ou à une diarrhée chronique, il est important d’informer votre médecin et, si nécessaire, de consulter un spécialiste. En rejoignant des groupes de soutien, vous pourrez partager expériences et conseils avec d’autres personnes souffrant de la même pathologie.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 18/09/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue