Les compléments alimentaires font partie des solutions controversées pour lutter contre les troubles urinaires. Même si peu de chercheurs se sont déjà penchés sur le sujet pour le moment, certaines études montrent des résultats encourageants sur l’usage de ces principes actifs pour prévenir et soulager l’apparition de l’incontinence. Alors, lesquels intégrer à votre alimentation et qu’en est-il des risques ?
Enrichir votre alimentation grâce aux compléments peut-il réellement soulager l’incontinence ?
Avoir une bonne hygiène de vie influe fortement sur le risque de troubles urinaires. On sait qu’une alimentation équilibrée et la pratique sportive réduisent les risques d’incontinence. Utiliser des compléments alimentaires pourrait se révéler une solution efficace pour éviter les médicaments. Mais l’efficacité de ces principes actifs reste controversée. Alors est-ce une bonne alternative ? Faisons le point.
Prévenir les carences en vitamine D pour limiter les problèmes d’incontinence ?
La vitamine D est indispensable au fonctionnement efficace des muscles. Or on sait que l’ensemble musculaire du plancher pelvien joue un rôle prépondérant dans le contrôle urinaire. Des chercheurs se sont donc demandé si une carence en vitamine D accroissait le risque d’incontinence. Une étude menée sur près de 2000 femmes par les chercheurs Badalian et Rosenbaum en 2010 a effectivement montré que celles présentant une carence en vitamine D présentaient un risque supérieur de 170 % d’incontinence urinaire.
On sait également que la majorité des Français ne consomme pas suffisamment de vitamine D et que les personnes âgées la synthétisent moins bien. Se complémenter pourrait donc dans une certaine mesure jouer un rôle bénéfique chez certaines personnes dans la prévention de la survenue de troubles urinaires.
Les compléments à base de plante, une alternative par l’alimentation
Certaines plantes utilisées dans les pharmacopées traditionnelles sont réputées pour avoir des effets positifs sur les troubles de la vessie et pourraient influer sur l’incontinence :
- La bruyère a un effet antibactérien démontré. Les phytothérapeutes l’utilisent également pour maintenir une élimination urinaire normale.
- La fleur de muscade associée à des exercices du plancher pelvien aurait des effets positifs sur la réduction des fuites urinaires.
- La canneberge et la busserole aideraient à prévenir le risque d’infections urinaires chez les femmes. Or on sait que les cystites pourraient accroître les risques de survenue de fuites urinaires.
- L’huile de pépin de courge et l’épilobe aideraient à lutter contre l’hypertrophie de la prostate. Elles pourraient donc aider à la prévention des troubles urinaires masculins.
La plupart de ces plantes sont commercialisées comme compléments alimentaires, sous forme d’extraits secs ou d’huiles. Vous pouvez même trouver dans le commerce des compléments spécifiquement formulés regroupant plusieurs de ces principes actifs.
Avant d’intégrer ces principes actifs à votre régime alimentaire, demandez conseil à votre médecin
Si les compléments alimentaires sont souvent perçus comme des solutions douces, leur utilisation n’est pas anodine. Certains principes actifs pourraient avoir des contre-indications par rapport à votre état de santé ou des interactions dangereuses avec vos traitements habituels. Les compléments alimentaires peuvent notamment influer sur la métabolisation de vos médicaments, sur l’efficacité des traitements de régulation de la tension ou même sur les effets d’anticoagulants, entre autres exemples.
Il convient donc dans tous les cas d’utiliser les compléments alimentaires avec prudence en suivant notamment les recommandations de l’anses. Si vous suivez un traitement médical, êtes enceinte ou avez le moindre doute sur la compatibilité ou le dosage, demandez toujours conseil à votre médecin.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 30/01/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue
