L’hypertrophie bénigne est une affection non cancéreuse de la prostate. S’il n’est pas dangereux, cet adénome est responsable de fuites de l’appareil urinaire qui entraînent une gêne et une vie quotidienne perturbée. Qu’est-ce que la prostate, où se situe-t-elle ? Quels sont les mécanismes de cette incontinence et comment faire pour améliorer la qualité de vie des hommes touchés ?
L’incontinence chez les hommes : la prostate est souvent en cause
L’hypertrophie bénigne de la prostate est une affection qui touche les hommes, le plus souvent à partir de 50 ans. Cet adénome de l’appareil urinaire provoque une incontinence. Selon sa taille et sa localisation dans l’appareil urinaire, les fuites d’urine sont plus ou moins importantes. Comment ces pertes sont-elles provoquées et quelles solutions existe-t-il ?
Qu’est-ce que l’hypertrophie bénigne de la prostate ?
La prostate est un organe situé sous la vessie, proche du sphincter et qui entoure le canal de l’urètre.
Lors d’une hypertrophie, la prostate augmente de volume, ce qui entraîne un rétrécissement de l’urètre, et par conséquent des troubles urinaires.
L’urine est empêchée de s’écouler normalement, ce qui provoque des rétentions d’urine dans la vessie et des incontinences.
À cause de cet adénome, les incontinences peuvent être de deux types :
- L’incontinence par impériosité (ou par urgenterie) : le sphincter n’assure plus son rôle de robinet et l’envie d’uriner est alors immédiate et incontrôlable
- L’incontinence par regorgement : la vessie ne se vide pas complètement du fait de l’obstacle causé par l’hypertrophie. De ce fait, l’envie d’uriner est très fréquente et le jet d’urine faible.
Comme son nom l’indique, l’hypertrophie bénigne de la prostate est « bénigne ». Cela signifie que c’est une pathologie non dangereuse et plus précisément non cancéreuse, contrairement à l’adénome malin (ou cancer) de la prostate.
Si elle n’est pas dangereuse, cette affection est gênante, voire invalidante au quotidien à cause des fuites urinaires et des mictions fréquentes.
Comment gérer les conséquences de l’hypertrophie bénigne de la prostate ?
Selon l’Association Française d’Urologie, l’incontinence touche 3 à 5 % des hommes de plus de 40 ans, puis augmente avec l’âge à 10 % pour les hommes à partir de 60 ans jusqu’à atteindre 30 % après 90 ans.
Ce sujet est encore tabou, et la consultation pour problème d’incontinence est souvent tardive.
Cette incontinence a des conséquences négatives sur la vie des hommes concernés :
- Perte de la confiance en soi
- Troubles sexuels
- Vie sociale, familiale et professionnelle perturbée
- Isolement
- Fatigue, surtout lors d’incontinence et de mictions nocturnes fréquentes.
Dès lors que le diagnostic est posé, il existe des solutions pour venir à bout ou améliorer la fréquence des fuites urinaires.
Lorsque l’hypertrophie est modérée, il est possible de réduire ou de stopper les fuites urinaires avec un traitement médicamenteux qui diminue le volume de la prostate et qui agit sur son tonus.
En cas d’adénome important, une intervention chirurgicale par les voies naturelles va réduire le volume de la prostate, lever l’obstacle de l’urètre et favoriser le fonctionnement normal de l’appareil urinaire.
Afin de permettre des déplacements et une activité normale, les hommes concernés par l’hypertrophie de la prostate peuvent utiliser des coquilles pour hommes, confortables et discrètes pour le jour ou pour la nuit. Ces solutions permettent de ne pas s’isoler et de continuer ses activités quotidiennes.
Fuites d’urines : en parler pour mieux les traiter
Le tabou autour de l’incontinence urinaire est encore important et il est responsable de consultations tardives. Il est important de décomplexer la parole sur ce sujet lors des consultations médicales.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
Le comité scientifique de Sphère-Santé a pour rôle de définir la ligne éditoriale des rubriques L'incontinence" et Les solutions. Les autres rubriques du site sont sous la responsabilité exclusive de Sphère-Santé.
Date de publication : 12/08/2019
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue