L’hyperactivité vésicale est une pathologie fréquente traitée à l’aide de médicaments et de rééducation. Il arrive cependant que ces traitements thérapeutiques ne donnent pas de résultats satisfaisants. Dans ce cas, d’autres solutions peuvent être envisagées. Parmi elles, on en dénombre deux très efficaces : le Botox vésical et la neuromodulation. Non, les fuites urinaires ne sont pas une fatalité !
Quels traitements contre l’hyperactivité vésicale ?
L’hyperactivité vésicale est un trouble qui touche 15,7 % des femmes et 11,9 % des hommes en France. Des solutions existent en première intention thérapeutique combinant médicaments et rééducation. Lorsque ces traitements ne donnent pas de résultats satisfaisants ni pérennes, ou s’ils sont mal tolérés par les patients, il existe d’autres recours efficaces. Zoom sur ces traitements de deuxième ligne, très efficaces contre les fuites urinaires.
Qu’est-ce que l’hyperactivité vésicale ?
Aussi appelée incontinence urinaire par urgenturie, l’hyperactivité vésicale se définit par le besoin urgent et fréquent d’uriner alors que la vessie n’a pas atteint sa pleine capacité de rétention. Le détrusor, muscle enrobant la vessie, en permet la vidange lorsqu’il se contracte. Dans le cas d’une hyperactivité vésicale, le détrusor multiplie les contractions incontrôlées, de jour comme de nuit.
L’hyperactivité vésicale peut entraîner des fuites urinaires, mais aussi se limiter à provoquer de trop nombreuses mictions. Dans un cas comme dans l’autre, elle crée un inconfort au quotidien et, dans certains cas sévères, peut conduire à une gêne en société.
Les traitements médicamenteux et/ou ré-éducationnels sont utilisés en premier recours. Lorsque ceux-ci ne permettent pas une amélioration significative des symptômes, d’autres solutions sont envisagées.
Des injections de Botox contre l’hyperactivité vésicale
La toxine botulique, plus connue sous le nom de Botox, connaît une grande popularité due à son utilisation dans le domaine de la médecine esthétique. Ses propriétés paralysantes se sont cependant déjà révélées très efficaces dans d’autres champs médicaux. Dans le cas de l’hyperactivité vésicale, injectée dans les parois de la vessie, elle permet une réduction considérable des symptômes. Elle détend les muscles vésicaux, augmente la capacité de rétention de la vessie et atténue peu à peu les contractions responsables des fuites incontrôlées, voire les supprime définitivement.
Les injections intra vésicales de Botox sont effectuées par endoscopie et permettent d’éviter une chirurgie lourde. Cependant, une des caractéristiques de la toxine botulique étant sa résorbabilité dans l’organisme, les injections sont à répéter tous les 6 à 9 mois.
Des stimuli électriques contre l’hyperactivité vésicale
En médecine, la neuromodulation désigne un dispositif de stimulation du système nerveux par électrodes, externe ou implanté. La neuromodulation est utilisée dans les traitements contre l’incontinence lorsque les traitements classiques n’ont pas prouvé leur efficacité pour le patient.
Un pacemaker vésical est implanté sur les racines sacrées. Les racines sacrées sont des nerfs issus de la moelle épinière reliés à la vessie, via lesquels les informations concernant le besoin d’uriner transitent jusqu’au cerveau. Grâce au dispositif interne, des impulsions électriques presque imperceptibles sont diffusées et permettent de calmer les spasmes vésicaux. Leur rythme et leur intensité sont contrôlés par le patient lui-même à l’aide d’une télécommande.
Contre les fuites urinaires, une prise en charge globale
Le stress peut-il jouer un rôle dans la gravité des symptômes de l’hyperactivité vésicale ? C’est ce que tendent à prouver de récentes recherches. Les situations d’inconfort générées par la maladie sont également susceptibles d’augmenter le niveau de stress, aggravant d’autant ses manifestations. C’est pourquoi une prise en charge globale traitant à la fois les aspects physiologiques et psychologiques est souhaitable dans ce type d’affections.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 29/05/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue