Un enfant naît parfois avec des malformations ano-rectales. Ceci entraîne des fuites de selles : elles surviennent, car la sensation d’envie d’aller déféquer est absente. Cette anomalie rend le quotidien difficile pour le jeune qui en souffre. Ces graves troubles de la continence fécale, et parfois l’apparente absence de gêne du jeune malade, déstabilisent les parents.
Enfant et fuite de selles, comment faire face et être aidé
Il existe des pathologies de l’enfant correspondant à des troubles de l’évacuation des matières fécales. La fuite de selles résulte d’une anomalie du fonctionnement de l’intestin provoquant des problèmes de continence, souvent dus à une imperforation de l’anus. Le symptôme premier est l’absence de perception de la gêne pour l’enfant concerné. Des organismes comme NeuroSphinx entourent les jeunes patients et répondent aux questions des parents.
Fuite de selles, épauler son enfant qui n’exprime pas sa gêne
Une malformation du canal anal va perturber la physiologie classique de la défécation. La perception de l’envie d’aller à la selle ainsi que les mécanismes des sphincters pour évacuer les matières ne s’effectuent pas ou de façon anarchique.
Pour les enfants touchés par ce type de maladie ano-rectale (MAR), il est quasiment impossible de maîtriser sa continence fécale. Le trop-plein qui se crée s’évacue alors lors de fuites plus ou moins importantes.
C’est assez compliqué à vivre au quotidien, certains parmi les plus grands expriment même une honte de devoir justifier leur mauvaise odeur, à l’école par exemple.
Quant aux parents, souvent épuisés, il est pourtant essentiel pour eux de ne pas penser que l’enfant n’est pas gêné par cette situation. Les médecins s’accordent plutôt à dire que plus qu’un déni, c’est une sorte de résignation qui s’instaure. L’enfant, garçon ou fille s’accommode de cet état de fait : il n’arrive pas à gérer ses selles.
MAR, 2 pistes essentielles pour accompagner votre enfant
Le corps médical encourage à valoriser son enfant au moindre progrès face à son anomalie de continence fécale. C’est un moyen pour lui d’accéder à une autonomie plus importante. Les témoignages de jeunes et/ou de parents prouvent que des soins contraignants, mais nécessaires, aboutissent à rendre le jeune malade plus acteur et décideur de sa pathologie.
Le docteur Crétolle, coordinatrice de la filière NeuroSphinx, conseille d’inviter l’enfant à évacuer ses selles plusieurs fois par jour, après les repas. Cette habitude associée à des lavements favorise la défécation complète et conditionne le corps à vider l’intestin à heures fixes.
D’un autre côté, le suivi psychologique est primordial pour la famille. D’autant que le diagnostic prénatal étant quasiment absent pour ces pathologies, les parents accueillent leur bébé avec désarroi.
Le jeune souffrant de fuite de selles développe un sentiment de culpabilité, voire de honte, et cela n’est pas acceptable pour son équilibre et son estime de soi. Les parents, impliqués dans la prise en charge psychologique, vont travailler à chercher des stratégies relationnelles, comme se mettre à la place de son enfant pour comprendre son ressenti.
On sait que l’enfant atteint de malformation ano-rectale vivra avec des séquelles, même avec intervention chirurgicale. Si son contexte familial est apaisé, que son handicap est compris comme quelque chose qu’il ne peut gérer seul, il pourra cohabiter avec la maladie et commencer à préparer sa vie d’adulte avec une propreté socialement acceptable.
N’hésitez pas à télécharger le livret au sein duquel témoignages de parents et d’enfants atteints pourront vous aider à avancer ; vous pourrez également lire des conseils médicaux et psychologiques pour mieux aménager le quotidien face à la MAR.
Différenciez une MAR des troubles de l’encoprésie
L’encoprésie est un trouble de la défécation rencontré chez les enfants de plus de 4 ans. Le plus souvent, elle est attribuée à une mise au pot précoce ou une absence d’accompagnement suffisant lors de l’apprentissage de la propreté. Parfois cependant, elle survient suite à un épisode de constipation extrême, entraînant chez l’enfant un refus d’aller à la selle par peur d’avoir mal. S’ensuivent des fuites incontrôlées, mais non dues à une quelconque malformation.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 05/02/2018
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue