Entre 10 et 20 % d’enfants de plus de 6 ans font encore pipi au lit, mais les problèmes d’énurésie sont rarement une fatalité et des solutions existent afin de pallier à ce trouble comportemental de l’enfant. Les bienfaits des exercices d’hydrothérapie, associés à des conseils thérapeutiques délivrés lors de cures thermales sont autant de pistes à explorer pour guérir de l’incontinence.
Les cures thermales atténuent les signes de l’énurésie
La cure thermale pour l’énurésie est souvent prescrite à la suite de troubles psychologiques ou physiques constatés suite à un retard de développement de l’enfant de plus de 6 ans. Il a été démontré les bienfaits des soins d’hydrothérapie pour les enfants énurétiques, notamment grâce à l’éloignement du milieu familial, aux conseils prodigués et l’éducation thérapeutique pratiquée.
Comment se déroule une cure thermale ?
Certaines stations thermales spécialisées dans la prise en charge des Troubles de Développement de l’Enfant (TDE) les accueillent entre 6 à 18 ans pour une durée de 3 semaines, sans leurs parents.
Les enfants suivent un programme tout au long de la cure :
• Le matin et au goûter, ils boivent de l’eau thermale dans des quantités croissantes par rapport à l’évolution de la cure, pour favoriser la rétention de l’urine.
• Des brumisations et des bains dans une eau très salée sont pratiqués et un kinésithérapeute leur fait faire de la gymnastique en forçant sur le renforcement de la ceinture pelvienne.
• Les couches sont bannies et l’enfant est réveillé une heure et demie après le coucher pour lui permettre d’aller aux toilettes.
Durant ce séjour, les médecins (accompagnés si nécessaire d’un psychologue) animent des petites réunions destinées aux enfants pour expliquer comment fonctionne l’appareil urinaire et les raisons d’un dysfonctionnement.
Quelles sont les raisons de la réussite des cures thermales ?
De par son déroulement, la coupure complète avec le milieu familial et le contact avec d’autres enfants touchés par les mêmes maux, la cure permet une dédramatisation de l’affection.
Les conseils comportementaux et psychologiques jouent aussi un rôle essentiel, malgré l’absence de traitement à proprement parler. Leur efficacité est satisfaisante, mais suppose la coopération de l’enfant et de sa famille au domicile : ne pas mettre de couche la nuit, bien régulariser le rythme de sommeil, limiter les boissons le soir…
Il n’existe pas d’étude prouvant un véritable effet de la cure thermale sur l’énurésie, mais des résultats très satisfaisants ont été observés : avant une cure, le nombre moyen de nuits mouillées est de 5,1 par semaine, et seulement de 2,8 un an plus tard (étude de 2002 aux sources thermales de Lons-le-Saunier).
Seulement 5 stations sont spécialisées dans le trouble de l’énurésie en France
Station thermale de Salies-du-Salat en Midi-Pyrénées :
Son eau thermale est l’eau la plus minéralisée d’Europe, avec un taux de salinité de 320 grammes par litre.
Station thermale de Salies-de-Béarn en Aquitaine :
L’association des eaux-mères (riches de 26 oligo-éléments) avec l’eau thermale dont la salinité est de 350 g/litre (plus salée que la Mer Morte en Israël) donne aux soins de cette station une plus-value thérapeutique.
Station thermale de Salins-les-Bains en Franche-Comté :
Ses eaux font partie des plus salées d’Europe et sont très riches en oligo-éléments.
Station thermale de Lons-le-Saunier en Franche-Comté :
Ce sont les eaux les plus complexes et les plus polyvalentes. Dans le cadre de soins pour les TDE, 36 soins spécifiques et 18 séances de mobilisation en piscine sont proposés avec un kinésithérapeute.
La demande d’hydrothérapie en pratique
La demande de cure, prescrite par un médecin généraliste ou un spécialiste, doit être envoyée à l’Assurance Maladie, qui décidera de la prise en charge sous 3 semaines. Pour permettre le remboursement du séjour, l’établissement thermal doit être agréé et conventionné.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 23/05/2016
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue
