On estime que plus de 3 millions de personnes en France souffrent d’incontinence urinaire. Ses principales conséquences ? Un mal-être et une perte de confiance en soi ayant des répercussions importantes sur la vie sociale. Mais ces troubles n’ont pas tous la même origine. On fait le point sur les 3 formes qui touchent le plus fréquemment les femmes.
Mesdames, vous n’êtes pas seules à souffrir d’incontinence urinaire
3 à 3,5 millions de personnes sont touchées par les problèmes d’incontinence urinaire. Les femmes sont certes plus fréquemment concernées, puisqu’elles représentent 70 % des cas. Mais toutes ne souffrent pas des mêmes formes de troubles urinaires. Chaque type trouve son origine dans un dysfonctionnement de l’appareil urinaire différent. En voici les principales causes.
À partir de quand parle-t-on d’incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire se définit par la perte involontaire d’urine. En situation normale, la vessie fonctionne comme un bassin de rétention de l’urine produite par les reins. Lorsqu’elle est trop pleine, l’évacuation se fait par l’urètre : les sphincters reçoivent une commande nerveuse leur demandant de se relâcher puis de se contracter. Ils agissent ainsi selon notre volonté, comme un robinet.
L’incontinence surgit lorsqu’une de ces étapes ne se déroule plus de manière contrôlée. En voici les principales causes, qui définissent les deux mécanismes responsables de l’incontinence.
Apprenez ce qui caractérise l’incontinence urinaire dite d’effort
Ce type d’incontinence résulte d’un problème « mécanique ». Elle apparaît lorsque les sphincters ou les muscles du périnée ne jouent plus suffisamment leur rôle et ne sont plus assez toniques pour maintenir la vessie fermée. Trop relâchés, ils n’empêchent plus l’urine de s’écouler par l’urètre, surtout quand s’exerce une pression abdominale plus importante. Une toux, un éternuement, un effort physique plus important (sport ou port d’une charge), voire une crise de fou rire suffisent pour provoquer des fuites, bien que la personne ne ressente pas le besoin d’uriner.
Cette faiblesse des structures d’ouverture ou de fermeture de l’urètre résulte de différents facteurs, comme un accouchement difficile, un relâchement lié à l’âge ou aux modifications physiologiques de la ménopause, une constipation chronique... Elle constituerait les cas les plus fréquents d’incontinence chez les femmes les plus jeunes.
Comment expliquer l’incontinence urinaire par urgenturie ou par impériosité ?
Ce deuxième type d’incontinence est lié à une hyperactivité vésicale. La vessie subit des contractions anarchiques et permanentes du détrusor (muscle de la vessie) : elle est dite hypertonique. Le cerveau envoie des messages de mictions urgentes alors même que la vessie n’est pas pleine. La personne ressent des envies pressentes d’uriner (impériosités), qu’elle ne peut réprimer et qui occasionnent des fuites.
L’hyperactivité vésicale concernerait 10 % à 20 % des femmes de plus de 40 ans. Elle exige des investigations médicales plus poussées, puisque l’incontinence par impériosité peut être la conséquence d’autres maladies, comme une infection urinaire, un polype, une inflammation vaginale ou encore des calculs dans la vessie…
Et voici la 3e forme : l’incontinence urinaire mixte
Cette forme de troubles urinaires combine les deux types d’incontinence décrits précédemment : la personne souffre à la fois d’incontinence par urgenturie et d’incontinence à l’effort. Elle concernerait 30 % des cas.
Découvrez quels troubles urinaires touchent fréquemment les hommes
Lorsque la prostate prend plus de volume, elle perturbe l’évacuation de la vessie. Celle-ci est donc en permanence trop remplie, ce qui affaiblit le muscle vésical et engendre une perte régulière de quelques gouttes d’urine. On parle alors d’incontinence par regorgement.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 09/04/2018
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue