Apprendre à contrôler ses sphincters constitue un des premiers challenges du petit enfant. Les parents parlent alors communément d’apprentissage de la propreté. Toutefois, certains professionnels évoquent l’acquisition de la continence tandis que d’autres mentionnent l’hygiène naturelle infantile. Mais est-ce la même chose ? Voyons quelles peuvent être les différences entre ces deux notions.
3 différences entre la continence et l’hygiène naturelle infantile
Bien qu’elles concernent toutes les deux ce qu’on appelle la propreté de l’enfant, l’hygiène naturelle infantile (HNI) et l’acquisition de la continence sont deux concepts distincts. Quelles sont donc leurs principales différences ? Découvrez-les dans les lignes qui suivent.
Quelles sont les définitions de l’hygiène naturelle infantile et la continence ?
L’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) est une approche éducative. Un adulte intervient auprès de son enfant pour répondre immédiatement à sa demande d’éliminer urine et selles sans lui mettre de couche en permanence.
La continence, quant à elle, est l’étape naturelle où un enfant (porteur de couches ou non) parvient à contrôler totalement ses sphincters de façon à se retenir avant d’arriver à un endroit dédié (toilettes, pot, etc.).
Dans un autre sens, la seconde est une capacité que le nourrisson acquiert à mesure qu’il grandit. La première est plus du ressort des parents dans le but d’assouvir les envies innées de leur bébé.
Quelles sont les périodes clés pour l’acquisition de la continence et l’hygiène naturelle infantile ?
La majorité des enfants sont continents entre 2 ans et demi et 3 ans. Cela dit, comme l’acquisition de la propreté nécessite une certaine maturité du système nerveux et de la motricité, cet âge varie pour chaque enfant. Certains contrôlent leurs muscles dès un an et demi, d’autres après 3 ans et demi.
En opposition, les parents peuvent adopter l’HNI dès la naissance de leur bébé. C’est d’ailleurs le cas dans de nombreux pays africains. Les spécialistes s’accordent tout de même à dire qu’au-delà de 18 mois, il semble un peu tard pour commencer cette éducation.
Quelles différences existe-t-il dans l’accompagnement pour ces deux processus ?
L’hygiène naturelle infantile consiste essentiellement à repérer l’instant où l’enfant a envie de faire ses besoins. Il est alors aussitôt mis sur une couche ouverte ou un pot, ou encore au-dessus d’une cuvette de WC. L’observation et la communication y tiennent donc le rôle principal.
Chez un bébé, le parent pratiquant l’HNI observe et décode par exemple les pleurs, une concentration extrême, les grimaces ou le tortillement.
Concernant l’acquisition de la continence, on accompagne surtout l’enfant à nommer l’acte de faire pipi ou caca puis à reconnaître physiologiquement son envie. On met ensuite à sa disposition un endroit qu’il associera à ses besoins : un pot ou la cuvette des toilettes munie d’un réducteur. Ici, l’essentiel est de ne pas forcer l’enfant.
Dans les deux cas, une fois que bébé grandit, il pourra utiliser un code tel que des signes avec la main et plus tard la parole pour communiquer à l’adulte son envie de se soulager.
Est-il vrai que l’HNI permet d’atteindre une propreté infantile plus précoce ?
Les pratiquants de l’HNI prônent le fait qu’elle rend un enfant propre plus tôt que les autres. En réalité, les pédiatres ne le garantissent pas, car l’acquisition de la continence est biologique et suit un rythme propre à chaque enfant. Pratiquer l’hygiène naturelle infantile ne produit donc pas automatiquement une propreté précoce, mais favorise beaucoup la communication autour de ses besoins.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 01/08/2021
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue