Une vessie hyperactive peut être à l’origine d’envies impérieuses et de fuites urinaires. Aujourd’hui, dépister ce syndrome se révèle parfois long et complexe, alors que la gêne au quotidien s’accentue. Une équipe de chercheurs travaille à un outil aussi simple qu’un test de grossesse, pour accélérer le diagnostic et le démarrage du traitement. Le diagnostic rapide est pour bientôt.
Des dépistages longs et coûteux bientôt remplacés par un test simple
Les fuites urinaires précédées d’envies impérieuses d’uriner s’expliquent souvent par une vessie hyperactive. Comme tous les types d’incontinence, cette maladie peut être dépistée et traitée.
Aujourd’hui, le diagnostic prend du temps, mais une équipe de chercheurs travaille sur un test simple et rapide aux résultats prometteurs qui accélérerait la mise en place d’un traitement.
L’hyperactivité vésicale responsable des envies impérieuses et des fuites urinaires
L’hyperactivité vésicale concerne 20 % de la population mondiale. Elle se manifeste par des besoins pressants et incontrôlables d’uriner et parfois par des fuites urinaires. Elle peut avoir diverses causes comme des séquelles de radiothérapie du bassin, des infections urinaires passées, un rétrécissement de l’urètre ou une augmentation du volume de la prostate chez les hommes.
Des traitements existent dès lors que le diagnostic a été posé et l’origine de l’hyperactivité de la vessie détectée.
Pourtant, à l’heure actuelle, cette première étape du dépistage est le plus souvent effectuée par élimination des autres maladies possibles comme le diabète de type 2, certains cancers ou la cystite. Ce qui multiplie les examens (parfois invasifs) et rend cette phase longue et coûteuse.
Il arrive alors que les symptômes du patient s’accentuent pendant ce laps de temps.
Interpellés par ce délai de diagnostic, John Young et son équipe de chercheurs (Université de Portsmouth au Royaume-Uni) mènent une étude sur le sujet.
Un outil aussi pratique qu’un test de grossesse pour détecter les vessies hyperactives
Dans la première partie de l’étude, les chercheurs de Portsmouth ont travaillé sur l’existence de biomarqueurs de la vessie hyperactive communs à toutes les causes de cette pathologie. Ils ont réussi à les identifier puis à les détecter dans l’urine où ils sont présents. L’efficacité de leur prédiction d’hyperactivité vésicale a atteint 80 % à l’issue de cette phase de recherche.
La seconde étape de l’étude (en cours) consiste à créer un test simple capable de détecter ces marqueurs en quelques minutes, conçu sur le même principe que les tests urinaires de grossesse. Au lieu d’attendre plusieurs semaines ou mois, les patients et leurs médecins pourraient être fixés rapidement et passer à la mise en place du traitement sans risque d’aggravation des symptômes.
Plusieurs millions de personnes concernées par l’hyperactivité vésicale pourraient ainsi bientôt sortir de l’inconfort lié à cette maladie grâce à ce « gadget » pratique et peu coûteux (autour de 12 €).
Reconnaître les symptômes de l’hyperactivité vésicale pour se faire dépister
L’hyperactivité vésicale se caractérise par des contractions involontaires de la vessie alors que celle-ci n’est pas pleine.
Ces spasmes provoquent des envies impérieuses d’uriner qui se déclenchent plus de 8 fois par période de 24 h, dont au moins 2 fois la nuit.
Ces symptômes peuvent s’accompagner de pertes accidentelles d’urine qu’on appelle « incontinence d’urgence ».
En présence d’un ou plusieurs de ces symptômes, n’hésitez pas à consulter pour dépister une éventuelle vessie hyperactive.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 03/05/2021
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue