Chez le jeune handicapé mental, les problèmes d’incontinence ont des conséquences sur sa vie quotidienne, physique, morale et sociale. Ce sont souvent l’atteinte neurologique ou le handicap physique associé qui sont responsables des fuites urinaires chez l’enfant porteur de handicap. Pour pallier les conséquences de l’énurésie, il existe des solutions afin d’améliorer le confort corporel et le confort de vie.
Handicapé mental : quelle prise en charge de l’incontinence ?
L’incontinence est souvent la conséquence d’une atteinte neurologique chez le jeune handicapé mental. Pour prendre en charge de manière efficace les problèmes de fuites urinaires chez l’enfant, il est important d’en connaître les mécanismes physiques et leurs conséquences. Cela permet de trouver des moyens qui vont permettre d’améliorer son confort de vie.
Identifier les problèmes d’incontinence chez l’enfant
L’incontinence urinaire chez l’enfant handicapé mental est assez fréquente. Elle résulte dans la plupart des cas d’une atteinte neurologique qui empêche le contrôle de l’émission des urines.
Les mécanismes de dysfonctionnement des commandes nerveuses ne permettent pas le contrôle volontaire des mictions, soit à cause :
- D’une pathologie neurologique : atteinte cérébrale, dysfonctionnement du système nerveux central, lésions de la moelle épinière
- De malformations : spina-bifida, anomalies de la colonne ou du sacrum, myeloméningocèle…
De ces multiples atteintes résultent des problèmes de vessie hypertonique ou hypotonique, de rétention urinaire responsable de fuites, de vessie dilatée et d’émission d’urine « goutte à goutte » (dites par regorgement), d’insuffisance de contraction des sphincters.
Le plus souvent, ce sont les problèmes de rétention urinaire (par absence de vidange naturelle de la vessie) qui sont dommageables pour la vessie et pour le rein.
Si les fuites urinaires ne sont pas directement dangereuses pour l’enfant, elles peuvent en revanche poser des problèmes collatéraux (parfois graves) tels que les atteintes cutanées, les infections urinaires et les difficultés sociales qui en découlent.
Les traitements et les solutions pour l’incontinence chez l'handicapé mental
Il est important de protéger au mieux les enfants des désagréments causés par les fuites urinaires afin d’éviter les conséquences de lésions cutanées dues à la macération des urines sur la peau. Il est conseillé d’utiliser des dispositifs pour retenir l’urine et garder les fesses au sec dans des culottes absorbantes conçues à cet effet.
En fonction de la nature de l’incontinence urinaire, les équipes médicales peuvent proposer des traitements adaptés aux symptômes de fuites.
Certains médicaments sont prescrits pour leur action sur les contractions vésicales et le tonus sphinctérien.
Le traitement de la vessie par injection de toxine botulique améliore parfois les symptômes de fuites.
Dans certains cas, la chirurgie est préconisée pour améliorer le confort de vie des enfants par la pose d’un sphincter artificiel pour stopper les fuites.
Bien vivre avec les fuites urinaires
L’incontinence urinaire ne doit pas être responsable d’un handicap social supplémentaire pour ces enfants. Il est important de trouver des solutions adaptées pour améliorer leur confort physique et moral et leur permettre une vie scolaire, sociale, sportive et familiale la meilleure possible.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 13/01/2020
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue