En 2070, l’INSEE prévoit 22 millions de 65 ans et plus contre 13 millions aujourd’hui : soit, en proportion, 29 % de « séniors ». Dans une société de consommation, c’est une frange qui compte : bien vieillir c’est continuer à vivre, à choisir son habitat ; rester chez soi ou profiter d’autres alternatives telles que la colocation ou les résidences.
Le bien vieillir : les déterminants du choix d’habitat
La conception sociale du « bien vieillir » oriente le choix des individus vers un type d’habitat. Ainsi, le contexte actuel français favorise une préférence pour le maintien à domicile. En pratique, la vétusté du logement et son entretien coûteux rendent ce choix difficile. Comme l’offre institutionnelle a peu progressé, des alternatives émergent : les résidences pour séniors et la colocation font désormais partie des choix possibles.
Les formes alternatives d’habitat : partager votre domicile
Si vous souhaitez rester dans votre domicile actuel, la colocation peut être une alternative intéressante.
La colocation intergénérationnelle
En sous-louant une partie de votre domicile à un jeune de moins de 30 ans (loyer modéré) ou en le mettant gratuitement à disposition contre de menus services, vous pouvez bénéficier d’un contrat de « cohabitation intergénérationnelle solidaire ». Des associations peuvent vous aider à trouver un colocataire sur ce type de colocation.
La colocation entre séniors
Version senior de « L’auberge espagnole », la colocation entre seniors permet de partager les frais de loyer et d’aide à domicile, tout en favorisant la convivialité. Si cette option vous intéresse, sachez qu’elle est désormais proposée par les bailleurs publics. Le choix des colocataires est essentiel pour que l’expérience de la cohabitation soit positive.
Si cette alternative ne vous convient pas, il existe d’autres solutions pour vivre en communauté.
Les formes alternatives d’habitat au domicile et à l’EHPAD
Bien que ces options tendent à se développer, elles sont encore peu répandues. Les résidences de services s’adressent principalement aux personnes encore autonomes (GIR 5 et GIR 6) tandis que les établissements médico-sociaux comme les EHPAD se réservent de plus en plus aux populations les plus vulnérables. Cependant, ces alternatives permettent de concilier une vie sociale riche avec des services adaptés aux besoins des seniors.
Le béguinage des séniors
Le béguinage se pratique dans 10 à 20 logements privés en location ou en propriété. Il s’agit du chaînon manquant entre le domicile et l’institution médicalisée.
Cette solution d’habitat alternatif se caractérise par :
- L’inclusion sociale et la participation à la vie de quartier
- Le soutien à l’autonomie
- La sécurité d’un accompagnement (coordinateur et accompagnateur santé)
- La convivialité entre les résidents.
Dans ces logements privés, une intimité respectée et des espaces de vie communs permettent les rencontres et le partage d’activités.
Les résidences autonomie pour les séniors aux revenus modestes
Les résidences autonomie sont réservées aux personnes de plus de 60 ans. Ce sont des établissements médico-sociaux encadrés par la loi et régulièrement contrôlés. Comme son nom l’indique, la résidence accueille des personnes autonomes et propose des loyers modérés pour des F1 et F2, rarement des F3. Les prix plancher avoisinent les 450 € mensuels. Vous y bénéficiez de diverses prestations telles que la restauration, la blanchisserie, les animations et vous jouissez d’espaces communs.
Les résidences services pour les séniors plus argentés
De la même manière, ces résidences concernent les personnes âgées autonomes qui peuvent bénéficier de logements adaptés au vieillissement (services de proximité, aménagements en prévention des chutes). Vous pouvez louer ou acheter un appartement ou un pavillon et profiter d’espaces communs.
Puisse le vieillissement de la population devenir une source de créativité pour inventer des modes de vie plus libres, plus souples ! Que chacun considère l’avancée en âge comme une possibilité de tester d’autres modes de vivre ensemble.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 31/08/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue