La crise sanitaire actuelle, et le confinement qui en résulte pour limiter la propagation du virus COVID-19 impliquent de modifier ses habitudes, tant économiques que sociales ou sanitaires. Malgré le contexte, il faut continuer à bien gérer son incontinence. La maîtrise des fuites urinaires nécessite des gestes quotidiens qu’il va falloir adapter à cette quarantaine. Voici rassemblés rappels et conseils.
Confinement oblige, faut-il modifier la manière de s’occuper de son incontinence ?
C’est certain, la période de quarantaine limite l’activité, qu’elle soit économique ou physique. Mais il reste possible, et nécessaire, de continuer à bien gérer son incontinence pour conserver un bon état de santé. Adaptons nos routines habituelles au confinement.
Disponibilité des protections urinaires pendant le confinement : pensez à anticiper
Prévoyez un stock de votre marque de protections un peu plus important qu’à l’accoutumée dans vos prochaines commandes, pour faire le lien entre deux livraisons en cas de difficulté temporaire de réassort de votre fournisseur.
Vous pouvez également rechercher une autre marque qui pourrait temporairement la remplacer si besoin. N’hésitez pas à solliciter votre fournisseur habituel qui saura vous conseiller dans ce choix.
Incontinence et confinement : continuer à prendre soin de soi avant tout
Pour continuer à traiter efficacement vos fuites urinaires, mais également pour conserver un bon état de santé général, nous vous recommandons de bien maintenir vos rituels dans les quatre domaines essentiels :
Attention aux aliments que vous choisissez
Quand on reste chez soi, il est facile de craquer pour un carré de chocolat, un thé ou un café plus souvent. Ne vous interdisez pas ces plaisirs, mais gardez à l’esprit qu’ils favorisent la contraction de la vessie et donc les risques d’écoulements urinaires intempestifs. Tout comme les agrumes, les plats épicés ou l’alcool.
Pensez régulièrement à vous hydrater
Avoir des fuites urinaires ne signifie pas qu’il faut moins boire, bien au contraire. Prenez garde cependant à ne pas tomber dans l’excès : hydratez-vous de manière mesurée, tout au long de la journée. Pour vous aider ne pas oublier ces moments, fixez-vous une périodicité à respecter.
Accordez plus d’attention pour votre hygiène intime
À rester confiné à la maison, avec une vie sociale fortement réduite on peut sans s’en rendre compte un peu trop négliger sa propreté intime. La moindre baisse de vigilance sur cet aspect peut rapidement créer un phénomène de macération : la transpiration du bas-ventre à cause des protections associée à l’urine et à la station assise prolongée risque d’attaquer la barrière lipidique de l’épiderme, jusqu’à entraîner des irritations cutanées désagréables, voire sévères.
Programmez des petits exercices au quotidien
Marcher trente minutes par jour pour un adulte diminue le risque d’incontinence, et contrebalancera les effets d’une longue position assise inhabituelle. En complément, obligez-vous à « faire les cent pas » plusieurs fois par jour. Vous pouvez également organiser le ménage à la maison comme des petites séances sportives, ce qui rendra ces moments plus ludiques au passage.
Aménagez les exercices de Kegel au confinement pour gérer votre incontinence
Les exercices dits de Kegel contribuent à retrouver le tonus des muscles de votre plancher pelvien. Alors, pourquoi ne pas exploiter la période de quarantaine pour instituer une séance quotidienne d’exercices de rééducation périnéale appropriés ?
Cet exercice à faire se réalise en position assise, sur une chaise ou en tailleur, à votre convenance :
- Contraction du périnée pendant 5 secondes
- Relâchement les 10 secondes suivantes.
A répéter 10 fois de suite, idéalement 3 ou 4 fois par jour.
Il est préférable de demander l’avis de votre médecin traitant ou du spécialiste qui vous suit avant de réaliser ces mouvements.
La continuité des soins : une condition sine qua non pour le traitement des fuites urinaires
Face à une baisse de 44 % des consultations chez les médecins généralistes et de près de 71 % chez les spécialistes selon une étude menée par Doctolib, les professionnels sont inquiets pour leurs patients habituels.
Maintenez vos rendez-vous de suivi régulier auprès de votre praticien, même au cours de cette quarantaine. De même, n’hésitez pas à le contacter, sans craindre de le déranger, en cas de doute, interrogation ou évolution de votre pathologie.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 06/07/2020
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue