Pour déterminer quelle peut être la cause d’une incontinence ou d’un autre souci de santé lié au contrôle de la vessie, le bilan urodynamique est sans doute l’examen le plus complet, parce qu’il s’appuie sur plusieurs étapes précises. Savoir comment il se déroule vous aidera à vous y préparer, pour le vivre dans les meilleures conditions possible.
Tout sur la procédure d’un bilan urodynamique
Passer un examen de santé est toujours beaucoup plus facile à vivre quand vous savez de quelle manière il va se dérouler. Le bilan urodynamique, souvent prescrit dans les cas d’incontinence, ne fait pas exception à la règle. Apprenez-en plus sur lui : qui est concerné, comment se déroulent les différentes étapes de sa procédure et les suites à envisager.
Comment décide-t-on de demander cet examen ?
Tout le monde ne passe pas un bilan urodynamique. Il est prescrit lorsque les autres examens, comme les échographies ou les tests biologiques n’ont pas permis de déterminer ce qui provoquait l’anomalie de fonctionnement de votre vessie. Il s’agit d’un ensemble d’examens qui ont pour but d’évaluer les capacités d’évacuation de l’urine à partir de la vessie.
Il peut être conseillé autant dans le cas d’une incontinence urinaire que dans celui d’une éventuelle dysurie (une difficulté à uriner). Il est le plus souvent demandé suite à l’échec d’un traitement ou avant d’envisager une opération.
Toutes les étapes du bilan urodynamique
Après une première étape qui vise à confirmer que vous ne souffrez pas d’une infection urinaire, et après un entretien spécifique permettant d’évaluer le niveau de la gêne urinaire, le bilan urodynamique se déroule en trois parties.
- la débimétrie : à l’aide de toilettes spéciales, la puissance et le volume du jet d’urine sont enregistrés. S’il faut émettre une quantité suffisante pour que l’examen soit efficace, il est cependant inutile d’avoir la vessie trop pleine avant de le passer. Il faut également éviter de forcer, pour ne pas fausser les mesures.
- la cystomanométrie : une sonde très fine, introduite dans le méat urinaire, remplit la vessie tout en enregistrant les pressions ressenties à ce niveau. L’examen se déroule en position assise ou couchée et peut être légèrement désagréable. Il n’est cependant pas douloureux, grâce notamment à l’utilisation d’un gel anesthésiant. Il sert également à vérifier le comportement de la vessie lors d’un effort ou de la toux.
- la profilométrie urétrale : la sonde placée antérieurement est retirée lentement, permettant d’analyser les réactions du sphincter. Il est important de ne pas bouger ni parler pendant cette manipulation.
La durée totale du bilan, auquel il faut se présenter la vessie pleine, est de 30 à 60 minutes.
Quelles sont les suites possibles de cet examen ?
Ce bilan, assez complet, peut être encore plus poussé si nécessaire. Les examens complémentaires possibles sont par exemple, en dehors de la radiographie et de l’échographie de la vessie, la cystoscopie, c’est-à-dire l’examen de la vessie à l’aide d’une caméra, ou l’électrophysiologie, qui est l’enregistrement de l’activité électrique des muscles du périnée et des sphincters.
Une légère sensation de brûlure peut être ressentie suite aux manipulations les plus invasives comme l’introduction de la sonde lors de la cystomanométrie. Il faut boire en quantités suffisantes pendant les jours suivants, pour nettoyer la vessie de l’intérieur. Dans de rares cas, des infections urinaires peuvent se déclarer. Il vous faudra alors prévenir votre médecin pour prendre le traitement qui s’impose.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 09/10/2017
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue