L’énurésie secondaire, c’est la réapparition des pipis au lit chez les enfants de 5 ans et plus, après des mois ou des années sans accident nocturne. Bénigne dans la majorité des cas, elle peut disparaître d’elle-même au bout d’un moment. Alors, comment y réagir ? En patientant ou en consultant un médecin ? C’est votre enfant qui vous donne la solution.
Pipis au lit : quelle est la meilleure solution ?
Chez les enfants, l’incontinence urinaire prend la forme de pipis au lit. Si ceux-ci surviennent au-delà de 5 ans après plusieurs mois ou années sans couches et sans « accidents », on parle d’énurésie secondaire. Elle n’est pas inquiétante, mais peut être embêtante pour le principal concerné et son entourage qui ne sait pas toujours comment réagir. Faut-il attendre que ça passe ou chercher des solutions en consultant ? C’est la façon dont l’enfant vit la situation qui donnera la réponse.
Quand parle-t-on d’énurésie secondaire ?
Mouiller occasionnellement son lit n’est pas pathologique. Jusqu’à 5 ou 6 ans, rien d’alarmant, il y a de fortes chances pour que ça passe tout seul dès que le contrôle des sphincters sera complètement acquis. Chez l’enfant, on parle d’énurésie uniquement dans le cas « d’accidents » répétés plusieurs fois par semaine au-delà de 5 ans.
Elle est appelée secondaire quand elle intervient après une période de plusieurs mois, voire de plusieurs années sans fuites nocturnes après l’acquisition de la propreté.
L’énurésie secondaire concerne 10 % des enfants de 5 à 7 ans, puis diminue de 1 % par tranche d’âge jusqu’à la puberté.
Dans la grande majorité des cas, un changement est à l’origine de l’énurésie secondaire : un déménagement, l’arrivée d’un nouvel enfant, un échec scolaire ou tout autre évènement qui provoque un stress émotionnel.
Cependant, le retour des pipis au lit peut aussi avoir une cause physiologique.
Attendre ou consulter : quelle solution choisir ?
Les accidents nocturnes peuvent disparaître d’eux-mêmes. On peut même les aider un peu en incitant son enfant à boire peu le soir, à éviter les boissons gazeuses ou les soupes trop liquides et en n’oubliant pas le pipi avant de se coucher. Comme ces « accidents » sont involontaires et incontrôlés, la patience et la réassurance sont alors les meilleures alliées des parents.
Si les pipis au lit persistent, le paramètre à prendre en compte dans la décision de consulter ou d’attendre, c’est la façon dont l’enfant tolère son énurésie. Il en éprouve du malaise, voire de la honte par rapport à son entourage, renonce à dormir chez les copains, angoisse à la perspective de la classe verte ou simplement vous en fait la demande ? Alors il n’y a pas à hésiter : il faut consulter avant que le problème ait un impact sur son estime de soi.
Le pédiatre ou le médecin commence en général par considérer les causes physiologiques possibles (cystite, malformation de l’appareil urinaire, diabète de type 1), en particulier si des fuites diurnes s’ajoutent aux pipis au lit.
Si l’un de ces diagnostics est avéré, il mettra en place le traitement et le suivi adéquats.
S’il s’avère que l’origine de l’énurésie est un stress émotionnel, un ou plusieurs rendez-vous avec un psychologue ou un pédopsychiatre peuvent aider à y remédier. Il arrive même que la simple prise en charge du problème de l’enfant se révèle à elle seule efficace !
L’énurésie secondaire chez l’adolescent et l’adulte
Contrairement à une idée reçue, le phénomène ne s’arrête pas systématiquement avec la puberté. Dans 1 % des cas, la pathologie persiste jusqu’à l’âge adulte. Ce qui est une raison supplémentaire de demander un avis médical si les accidents nocturnes se prolongent.
L’énurésie secondaire peut aussi apparaître chez les adultes, mais dans ce cas, elle est liée à la prise de traitements médicamenteux ou à certaines maladies neurologiques ou neurodégénératives.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 31/05/2021
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue
