La dénutrition touche une large proportion des séniorsen France. Le vieillissement et ses effets délétères sur l’organisme en sont responsables. Il est possible deprévenir ce problème par des habitudes simples, destinées à combler lemanque des apports alimentaires. Les conséquences d’une dénutrition sont désastreuses chez la personne âgée, d’où l’importance de détecterà temps le moindre signe.
Les personnes âgées atteintes de dénutrition sont plus nombreuses qu’on pourrait le penser
On parle énormément de la déshydratation des séniors en été, mais on connaît moins les problèmes de dénutrition, plus difficiles à détecter. Et pourtant, en France 300 000 à 400 000 personnes âgées vivant à leur domicile sont dénutries. La dénutrition se caractérise par un manque des apports nutritionnels. Il est important de prévenir cette pathologie, les conséquences étant catastrophiques.
La dénutrition et ses conséquences désastreuses
En France 4 à 10 % des séniors vivant à leur domicile et 15 à 38 % de ceux vivant en institution sont dénutris. La dénutrition se caractérise par un déficit persistant des apports alimentaires par rapport aux besoins de l’organisme. Elle provoque à terme des carences et une altération de l’état de santé. Le symptôme le plus évident est la perte de poids. On considère qu’une perte de 5 % de son poids en un mois ou de 10 % en six mois est significative d’une dénutrition de la personne âgée.
La dénutrition présente de graves conséquences pour la personne âgée. Elle engendre diverses pathologies, une fonte de la masse musculaire, des troubles de la marche, un risque plus élevé de chute, une perte d’autonomie et une mortalité accrue.
Les facteurs déclenchants de la dénutrition chez la personne âgée
Les facteurs déclenchants sont multiples, et combinés ensemble favorisent l’apparition d’une dénutrition :
- L’altération du goût
- La dépendance
- Le manque d’activité physique
- La dépression
- Les troubles cognitifs
- Les maladies chroniques (cancer, insuffisance cardiaque, respiratoire, hépatique)
- Les problèmes digestifs
- Les problèmes bucco-dentaires
- Les troubles de la déglutition
- Les médicaments
- Les régimes restrictifs en graisse, sucre, sel…
- La précarité
Détecter la dénutrition : une priorité
Le dépistage de la dénutrition doit être une priorité pour la famille des personnes âgées, pour les aidants et les professionnels de la santé.
Certains signes permettent d’alerter sur un risque de dénutrition :
- Les symptômes : La mise en évidence de situations à risque précédemment citées peut conduire à une dénutrition
- La constipation : la diminution des sécrétions enzymatiques digestives peut provoquer des problèmes de constipation
- La courbe du poids : une perte de poids de 5 % en un mois ou 10 % en six mois doivent alerter. Il faut donc régulièrement peser la personne pour effectuer une surveillance.
- Des changements dans le comportement alimentaire : perte d’appétit, diminution des repas et des quantités, repas mal équilibrés…
- L’IMC : est le rapport entre le poids et la taille au carré. Un IMC inférieur ou égal à 21 est un signe de dénutrition
- L’examen du sang : Une analyse biologique pour déterminer le taux d’albumine
Il existe un outil de dépistage, simple à utiliser, le MNA (Mini Nutritional Assessment). Ce questionnaire aborde tous les risques de dénutrition. Dans un premier temps le MNA court permet d’évaluer l’état nutritionnel d’un individu. Si le score est inférieur ou égal à 11, il est nécessaire de poursuivre l’évaluation par le MNA complet.
Prévenir le manque d’apports nutritionnels des séniors
Les conséquences de la dénutrition étant désastreuses, il est important de prévenir tout risque, notamment dans la préparation de repas équilibrés.
Il faut enrichir l’alimentation en protéines, avec du lait ou de la crème, des œufs, du fromage par exemple.
On privilégie les plats faciles à mastiquer. On relève les mets par des condiments, épices, puisque le goût est souvent altéré. On recentre le repas autour du plaisir en privilégiant des mets appréciés par la personne. On peut aussi augmenter la fréquence des repas en intégrant des goûters et collations, et éviter une trop longue période de jeûne, notamment la nuit.
Le meilleur traitement contre la dénutrition reste avant tout la prévention.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 31/12/2018
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