Vivre avec des troubles urinaires la nuit peut vite devenir non seulement contraignant, mais également un frein au bon développement de l’estime de soi. Si vous ou votre enfant souffrez d’énurésie, voici les principaux points à connaître sur la maladie. Les désagréments nocturnes sont l’essentiel de la gène, mais avec un accompagnement médical, vous viendrez à bout de ce problème mictionnel.
Informez-vous sur l’essentiel des troubles urinaires nocturnes
L’énurésie est une affection touchant 6 % des enfants entre 5 et 10 ans. Les troubles urinaires qui la caractérisent peuvent perdurer à l’adolescence, voire à l’âge adulte. Ces dysfonctionnements nocturnes de la miction sont souvent associés à tort à un caprice : en réalité, cela constitue un facteur essentiel dans le mal-être et l’isolement de la personne atteinte. Voici les principaux points à découvrir pour mieux comprendre ce phénomène.
Découvrez les causes des mictions nocturnes incontrôlées
L’énurésie est définie comme l’émission d’urines complètes durant le sommeil, mais jamais pendant la veille, chez des enfants d’au moins 5 ans révolus.
Les médecins distinguent 2 types de troubles urinaires nocturnes, avec chacun des causes possibles.
L’énurésie primaire chez l’enfant n’ayant jamais acquis la propreté de nuit :
Les facteurs de ce problème mictionnel sont multiples.
Cela peut être un déficit en hormone antidiurétique, normalement sécrétée pour limiter la production d’urine la nuit ; ainsi cela perturbe la continence naturelle du patient.
Un retard dans la maturation de la vessie est également noté pour certains cas.
La non-acquisition du réflexe d’éveil - permettant à tout le monde de se lever pour aller uriner – reste une cause minoritaire, tandis que l’hérédité engendre une forte probalitié (environ 43%) que l’enfant développe lui-même les troubles énurétiques de son parent.
L’énurésie secondaire qui apparaît alors que l’enfant a été propre au moins 6 mois consécutifs :
La principale explication pour cette forme d’incontinence nocturne infantile repose sur le passage par une période instable, voire dépressive, du jeune ; on parle alors de stress psychosocial responsable de dysfonctionnements mécaniques urinaires.
Cependant il ne faut pas écarter la possibilité d’infections graves des voies urinaires, et plus rarement, de l’apparition d’un diabète sucré de type 2.
C’est pourquoi une consultation médicale doit être effectuée très rapidement.
Reconnaissez les symptômes des troubles urinaires de nuit
Bien évidemment le critère premier est le fait que l’enfant, pourtant en âge de contrôler son appareil urinaire, mouille régulièrement son lit.
Bien entendu, il faut que cela soit d’une récurrence importante, comme toutes les nuits ou plus de 3 fois par semaine.
Si le jeune incontinent cache ses fuites à sa famille, d’autres signes peuvent alerter :
Un brusque changement dans le comportement, montrant un repli sur soi et une émotivité décuplée, est presque toujours signalé par les parents en consultation.
Cela s’accompagne d’une perte d’envie de se socialiser, de ne plus vouloir aller dormir chez son copain ou de partir en colonie de vacances.
Sans prise en charge adaptée, les effets psychologiques peuvent s’avérer destructeurs pour l’enfant qui pense qu’il est « anormal ».
Suivez un traitement adapté aux incontinences nocturnes
Pour le professeur Bérard, néphrologue pédiatrique à Nice, il est impératif d’appliquer des mesures hygiéno-diététiques afin d’améliorer la santé des enfants souffrant d’énurésie.
Ainsi, apprendre à boire la quantité d’eau au bon moment ou passer aux toilettes sans stress sont des points de départ qui aident énormément les patients.
Pour certains, la prescription de l’hormone antidiurétique de synthèse est aussi préconisée.
Lorsqu’une énurésie primaire perdure, la sonde contact est envisagée : il s’agit d’une alarme placée dans la couche qui sonne dès la première goutte d’urine, réveillant l’enfant qui du coup, se conditionne par réflexe. L’apprentissage est fastidieux, mais efficace.
5 stratégies pour aider l’enfant souffrant d’énurésie
Au quotidien, pour encourager un jeune patient dans ses progrès contre l’incontinence nocturne, il est facile de mettre en place des petits rituels :
- Diminuer la quantité de liquide avant le coucher
- Inciter votre enfant à passer plusieurs fois aux toilettes avant de se coucher
- Installer une veilleuse dans la salle de bains, avec un change, pour que l’enfant puisse être autonome
- Comptabiliser les nuits sans fuites sur un calendrier pour noter les évolutions positives
- Manifester votre soutien dans les progrès comme dans les mauvaises nuits
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 21/05/2018
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue