À la ménopause, 30 à 50 % des femmes sont touchées par un syndrome dit « génito-urinaire » se caractérisant par une sécheresse ou des gênes vaginales auxquelles s’ajoute une incontinence d’effort ou par urgenturie. La pathologie, redéfinie récemment, dégrade nettement la qualité de vie des patientes. Elle nécessite la consultation rapide de votre gynécologue, ses effets pouvant devenir irréversibles.
Un nouveau syndrome à ne pas négliger lors de la ménopause
La Société Nord-Américaine d’Étude de la Ménopause (NAMS) a constaté au terme d’une recherche sur la santé des femmes de plus de 55 ans la prévalence élevée d’un syndrome associant troubles vaginaux et incontinence. Longtemps sous-estimée par les professionnels, cette nouvelle pathologie génito-urinaire semble toucher les patientes qui présentent une diminution plus importante que la moyenne de leur production d’œstrogènes.
Vous souffrez d’une ménopause sévère ? Vous devez lire ceci...
À l’initiative de la NAMS, une étude a été menée fin 2015 aux États-Unis auprès d’un échantillon de 358 femmes ménopausées afin de mesurer leur qualité de vie. Si une femme interviewée sur 2 signale des problèmes vulvo-vaginaux conformes à la littérature scientifique (brûlures, irritations, sécheresse...), les chercheurs ont découvert qu’environ une sur 3 souffrait en plus d’incontinence. Face à une prévalence de cette combinaison de troubles génito-urinaires bien supérieure à celle couramment admise par les praticiens, l’association américaine suggère de parler d’un « syndrome » spécifique. Une enquête OpinionWay publiée en septembre 2016 confirme la réalité de cette pathologie en France, avec 50 % des femmes de 45 à 65 ans atteintes. Autre résultat inquiétant de ces sondages, de 30 à 40 % des femmes interrogées touchées n’avaient toujours pas consulté de professionnel de santé malgré l’installation dans le temps de leur inconfort.
Voici les effets à connaître du syndrome sur la vie quotidienne
La prise en charge du syndrome représente pour l’heure une réelle difficulté. En raison du caractère très intime de la maladie, les femmes hésitent à se confier à leur médecin traitant ou à leur gynécologue. Par conséquent, 8 sur 10 ne bénéficient d’aucun traitement pour soulager des troubles qui impactent fortement leurs activités quotidiennes, dégradent l’estime de soi et entraînent des rapports sexuels douloureux.
Lorsqu’une patiente ménopausée signale une accumulation de symptômes génito-urinaires ou l’apparition soudaine d’une incontinence, la NAMS rappelle aux praticiens la nécessité d’approfondir leur diagnostic. Celui-ci doit notamment intégrer un examen pelvien ainsi que la recherche d’un prolapsus, d’une atrophie ou d’une infection dans les tissus de la vulve et du vagin.
Découvrez les traitements qui fonctionnent contre ce syndrome
Plusieurs solutions existent pour diminuer nettement l’ensemble des gênes liées au syndrome et éviter une atteinte chronique.
Les plus performantes s’appuient sur les traitements hormonaux à faible concentration en œstradiol, administrés par voie générale ou locale (crème, ovule, anneau...). Alternativement, l’application régulière de lubrifiants (lors des rapports sexuels) et d’hydratants se voit conseillée. Des études récentes soulignent aussi le rôle positif des probiotiques à base de lactobacilles.
Une autre méthode, plus technique, consiste à stimuler la muqueuse vaginale de manière indolore avec un laser. Pratiquée en cabinet de gynécologie, elle se révèle particulièrement intéressante pour relancer l’hydratation et la circulation sanguine dans toute la zone génito-urinaire. Elle reste néanmoins peu répandue et destinée essentiellement aux femmes atteintes d’un cancer du sein.
La solution que vous oubliez contre l’incontinence
Les exercices de renforcement du plancher pelvien constituent une aide complémentaire aux traitements. Ils permettent de restaurer la tonicité du périnée, un moyen efficace pour réduire drastiquement les fuites urinaires ou fécales. Pour une réussite maximale, il est fortement recommandé de les pratiquer sous le contrôle d’un kinésithérapeute spécialiste de l’incontinence.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 24/04/2017
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue