Selon une étude américaine baptisée « Framingham », l’incidence de la maladie d’Alzheimer serait en recul de 20 % tous les 10 ans. Ce constat confirme les conclusions observées par d’autres analyses similaires menées en Europe : il y a moins de nouveaux cas de démences à âge comparable. Reste à déterminer quels facteurs permettent de retarder l’apparition de la maladie.
20 % de nouveaux cas d’Alzheimer en moins tous les 10 ans ?
Moins de nouveaux cas d’Alzheimer : c’est le constat encourageant que nous livre la solide étude américaine « Framingham » menée sur plus de 5000 personnes. Ses conclusions corroborent les résultats de plusieurs études menées dans le monde entier. Une onde d’optimisme à nuancer pourtant : plus de 135 millions de personnes pourraient souffrir de démences d’ici 2050.
Une prévalence moindre, un constat validé par plusieurs pays
Altération des capacités cognitives, troubles de la mémoire et de l’orientation, autant de symptômes éprouvés par les malades touchés par les démences liées à l’âge. Elles apparaissent le plus souvent après 60 ans et sont pour la plupart neurodégénératives. Environ 70 % d’entre elles relèvent de la maladie d’Alzheimer, 20 % ont pour origine des accidents vasculaires cérébraux à répétition. Les chiffres émis par l’OMS sont accablants : 47,5 millions de personnes souffriraient de démence dans le monde. Et les prévisions ne sont pas optimistes : les populations mondiales vieillissent et les traitements ne font que ralentir l’évolution de la maladie sans être de véritables remèdes.
Les dernières analyses apportent dès lors une véritable bouffée d’oxygène : les nouvelles générations de seniors conservent leurs fonctions intellectuelles intactes plus longtemps. Selon l’étude américaine « Framingham », du nom de la ville d’où sont originaires les 5205 personnes suivies, le nombre de nouveaux cas de démence aurait baissé d’environ 50 % en 30 ans. Lancée en 1948, c’est l’une des études les plus célèbres, et ayant le plus de recul puisqu’elle s’est attachée à une première génération de volontaires puis à leurs descendants. Mais une nouvelle étude américaine, portant sur 20 000 personnes, confirme ce constat, ainsi que des études européennes.
Combattre Alzheimer grâce à une meilleure instruction ?
Reste à comprendre quels facteurs ont permis une baisse aussi significative sur seulement quelques décennies. Pour les spécialistes, une évolution positive sur un si court laps de temps discrédite l’origine génétique. Les facteurs environnementaux expliquent donc plus sûrement cette baisse de la prévalence des démences : dépression, maladies cardiovasculaires, obésité ou niveau intellectuel ont été examinés. Si les principaux facteurs de risque vasculaire ont diminué depuis une trentaine d’années, excepté le diabète et l’obésité, ils ne suffisent pas à expliquer une telle baisse du nombre de nouveaux cas.
L’étude « Framingham » a mis en lumière un facteur inattendu pour expliquer l’apparition plus tardive de la maladie : le nombre d’années d’études. Si toutes les catégories d’âge ont bénéficié d’une évolution positive, ce sont les populations les plus éduquées qui souffrent le plus tardivement de la maladie d’Alzheimer, autour de 85 ans en moyenne, contre 80 ans auparavant. Les connexions neuronales, stimulées par une activité intellectuelle et sociale plus intense, permettraient donc de se protéger plus longtemps de l’altération des fonctions cognitives.
Moins de nouveaux cas de démence ? Question de prévention
Si la maladie d’Alzheimer ne se guérit pas, des études finlandaises sont en cours pour évaluer l’impact d’un « entraînement préventif » pour retarder l’apparition des symptômes de la maladie. Ainsi, 1200 sujets prédisposés au déclin cognitif bénéficient d’un suivi complet, comprenant un régime nutritionnel et la gestion du risque vasculaire, un programme physique et cognitif, ainsi qu’une activité sociale.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 03/10/2016
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