L’épisiotomie et les risques d’incontinence sont quelques-unes des craintes des futures mamans au moment d’aborder l’accouchement. Une nouvelle technique a récemment fait son apparition en France afin de permettre aux femmes de se prémunir contre ces risques. Travailler l’élasticité du périnée au cours de la grossesse permet de le protéger des possibles conséquences non souhaitées.
Se prémunir de l’incontinence post-accouchement grâce à cette technique inédite.
L’accouchement est l’une des causes majeures des troubles d’incontinence chez la femme. Le périnée étant extrêmement sollicité, il perd de sa tonicité, ce qui provoque l’apparition de fuites urinaires. Mais une nouvelle technique est apparue récemment, l’Epi-No. Elle permettrait de protéger le périnée au moment de l’accouchement et de se prémunir des complications en l’entraînant au cours de la grossesse.
Préparer le périnée au cours de la grossesse
Afin de lui éviter au maximum de trop souffrir, préparer son périnée aux sollicitations auxquelles il sera soumis lors de l’accouchement est primordial.
Demander à un muscle, qui ne s’étire en moyenne que de 3 centimètres maximum, de laisser passer une tête de bébé (environ 10 cm), sans préparation préalable, pourrait s’apparenter à l’idée de demander à quelqu’un de faire le grand écart, sans entraînement. Résultat : claquage, déchirure, perte de tonicité.
C’est là que l’utilisation du ballon Epi-No peut s’avérer être une solution convaincante. Cette technique, conçue en Allemagne, déjà très utilisée là-bas comme dans d’autres pays, commence à se développer en France.
Le principe est très simple : permettre d’étirer progressivement le périnée afin qu’il obtienne un diamètre d’environ 10 cm au terme de la grossesse, soit la taille de la tête d’un nouveau-né.
Il s’agit d’un petit ballon à placer dans le vagin et qui se gonfle à l’aide d’une poire. L’objectif étant, au fil des séances, d’augmenter progressivement le gonflage afin d’augmenter la puissance et l’élasticité du périnée, et d’atteindre les 10 cm de diamètre.
En plus de la phase d’étirement, l’Epi-No permet des exercices de renforcement du périnée post-accouchement afin qu’il récupère sa tonicité. Ce qui permettra d’éviter les fuites que peuvent provoquer la grossesse et d’accélérer la récupération post-partum.
L’utilisation du ballon se fait à partir de la 37e semaine de grossesse, en faisant l’exercice de 15-20 minutes par jour.
Scepticisme sur l’efficacité de la protection du périnée
L’Epi-No permettrait de conserver 60 % de périnées intacts et de réduire à 2 % le nombre d’épisiotomies ; les professionnels du secteur restent sceptiques quant à ses effets.
Ainsi, depuis décembre 2018, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) indique de ne pas recommander ce dispositif. Les indications du CNGOF sont fondées par le peu d’études réalisées concernant l’utilisation de l’Epi-No ainsi que l’absence d’essai clinique effectué par la marque.
La notoriété grandissante du produit repose aujourd’hui sur les avis positifs et les recommandations des utilisatrices ainsi que de plusieurs gynécologues et sages femmes, ce qui est pour la marque le meilleur gage de qualité et d’efficacité.
Consulter son médecin ou sa sage femme avant d’utiliser le produit, afin de pratiquer dans les meilleures conditions, est d’ailleurs recommandé par la marque elle-même.
La rééducation périnéale pour résoudre les problèmes d’incontinence
Afin de lutter contre les problèmes d’incontinence logiques suite à l’accouchement, la rééducation du périnée est primordiale.
Que ce soit par des exercices de contraction, de respiration, avec une sonde (stimulation électrique) ou par massages, de nombreuses méthodes efficaces sont employées.
La rééducation périnéale ne se limite pas à un renforcement musculaire du périnée, elle doit aussi faire le point sur les habitudes urinaires et sur la défécation afin d’être à même de remédier efficacement aux possibles causes de l’incontinence.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 04/11/2019
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue