Au cours de la grossesse et de l’accouchement, le plancher pelvien est très sollicité. Ses tissus s’en trouvent fragilisés. Ce qui a pour conséquence d’augmenter les risques d’incontinence auxquelles 20 % des femmes disent être confrontées à l’issue d’un enfantement. Prévenir cette pathologie engendrant des fuites urinaires est un enjeu majeur dans la préservation du périnée.
Le périnée, un muscle à entretenir avant et après l’accouchement
Fortement sollicité durant la grossesse, le périnée mérite une attention particulière. Garant du maintien des voies digestives inférieures, urinaires et génitales, il soutient les organes présents dans l’abdomen ainsi que le bébé. Sa tonicité et son élasticité sont essentielles au moment de l’enfantement. Sa solidité, quant à elle permet notamment la réduction des risques d’incontinence après l’accouchement. Mais comment s’assurer de la préservation du plancher pelvien ?
Les risques d’un périnée fragilisé
Au cours de la grossesse, des lésions périnéales peuvent apparaître. Elles sont dues à un relâchement des tissus causé par des variations hormonales, une prise de poids conséquente (+ de 13 kg) ou encore par la pression de l’utérus.
Lors de l’accouchement, le poids du bébé et son périmètre crânien peuvent aussi engendrer l’affaiblissement de ces muscles profonds. Tandis que des événements invasifs tels que les actes obstétricaux (épisiotomie, utilisation de forceps) sont à l’origine de traumatismes périnéaux importants.
Ces différents facteurs peuvent engendrer des fuites urinaires, des gaz vaginaux ou même un prolapsus (descente d’organes), lors de mouvements d’effort (sport, éternuement, port de charges lourdes, toux…).
Deux décennies après un accouchement, seules 3 % des femmes ayant accouché sans complications présentent des symptômes d’incontinence contre 29 % pour celles ayant eu un accouchement traumatique. Ces symptômes peuvent être évités en tonifiant assidûment le périnée.
Préparer son périnée à l’accouchement
La continence urinaire et fécale étant assurée par le périnée, il faudra donc en prendre le plus grand soin. Et ça débute à la préparation à la naissance, une étape propice aux échanges sur l’incontinence urinaire. Les professionnels de santé informeront et sensibiliseront les femmes sur la nécessité de protéger leur périnée.
La préservation du périnée débute par une prise de conscience sensorielle de l’existence de ce muscle par le biais, par exemple, des exercices de Kegel. Il s’agit d’exercices de contractions et de relâchements du muscle de la zone. Des contractions cloniques sont alors à effectuer chaque jour, 20 à 40 fois, dès la 34e semaine d’aménorrhée. Ces quelques minutes de pratique quotidienne permettent le renforcement du plancher pelvien, favorisent sa tonicité et apprennent à mieux contrôler le périnée.
Les exercices de Kegel peuvent être suivis de 2 à 3 minutes de massages périnéaux. Chaque jour jusqu’au moment des premières contractions de travail, cette pratique va contribuer à protéger, vivifier et préparer le périnée à l’accouchement. Ces massages aident à se relâcher et à se libérer du réflexe défensif du corps, en plus d’augmenter l’élasticité des tissus. Ainsi, l’envie de pousser sera favorisée et les risques de déchirures, lors d’un accouchement par voie naturelle, seront réduits.
Renforcer le plancher pelvien, un effort à faire au quotidien ?
Comme pour tous les muscles du corps, le périnée doit être entretenu, et ce tout au long de la vie ; pas seulement au moment d’une grossesse. De fait, il peut être intéressant d’intégrer des exercices de renforcement du périnée à une routine sportive quotidienne.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 21/06/2021
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue