Aujourd’hui, un quart des Français a plus de 60 ans. Cette proportion ne fera que croître et ce vieillissement global accentue le besoin d’accompagnement adapté. Il signifie également que chacun d’entre nous sera confronté à la perte d’autonomie. Pourtant, une personne âgée n’entre en moyenne dans la dépendance que vers 83 ans ! Faisons le point sur les solutions et aides possibles.
Que signifie la perte d’autonomie ?
La personne âgée devient dépendante lorsqu’elle a besoin d’aide dans les actes usuels de la vie quotidienne : s’alimenter, se lever, se coucher, faire sa toilette, s’habiller, se déplacer et/ou prendre des décisions seule. Devant la perspective d’un vieillissement difficile, l’intéressée et l’entourage peuvent se sentir démunis. Quelles solutions existent pour différer la dépendance et remédier à une perte d’autonomie avérée ?
Retarder la perte d’autonomie
Différer les effets de la dépendance suppose de respecter quelques règles basiques d’hygiène de vie :
- Pratiquer une activité physique adaptée à l’âge, sans effort violent (marche, tai-chi, gymnastique d’entretien)
- Adopter un régime alimentaire varié privilégiant les apports en fibres, protéines (viande peu grasse, poisson) sans oublier les produits laitiers ou légumineuses (pois chiches, lentilles…)
- Conserver une vie sociale enrichissante.
Il sera également judicieux d’aménager son logement afin d’éviter les chutes accidentelles : supprimer les tapis, ranger les fils des prises électriques, remplacer les escaliers par des rampes, équiper la douche d’une assise, de barres de maintien, de tapis antidérapants.
Un bilan médical annuel, susceptible de détecter une perte d’autonomie naissante, est indispensable. L’anticipation de la situation est une des clés nécessaires à une prise en charge rapide.
Malgré toutes ces précautions, l’avancée en âge comporte inévitablement des signes de dépendance que l’on peut toutefois soulager.
Remédier à la perte d’autonomie
La personne âgée peut préférer un maintien à domicile. En effet, ce choix lui permet de conserver ses repères dans un environnement qui la sécurise. Le bien-être psychologique s’avère une dimension à ne jamais négliger. Pourtant, ce maintien à domicile ne se révélera bénéfique que si la dépendance est, au préalable, correctement évaluée.
Qui évalue la dépendance ?
La personne âgée doit demander l’évaluation de sa situation de dépendance. Elle adresse un dossier d’A.P.A. (allocation personnalisée d’autonomie) au conseil départemental. Celui-ci confie la mission d’évaluation à un de ses salariés, le plus souvent un(e) infirmier(e). Après l’instruction de la demande, le Conseil départemental élabore un plan d’aide matérielle et humaine selon deux critères : les ressources financières et le degré de dépendance.
Comment évaluer la dépendance ?
L’infirmier(e) utilise la grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie Groupe Iso Ressources) qui comporte six degrés de dépendance. Seuls les quatre premiers permettent d’obtenir l’APA, car la situation de l’intéressé nécessite, soit :
- GIR 1 : une présence continue
- GIR 2 : une surveillance permanente ou une assistance dans la plupart des actes quotidiens
- GIR 3 : une aide pour les soins corporels
- GIR 4 : une aide à la toilette et l’habillage, ou une aide pour les soins corporels et les repas.
Ainsi, les protections urinaires peuvent être partiellement remboursées. Une personne alitée, incontinente, obtiendra par exemple la somme forfaitaire maximale. Le quota d’heures d’aide à domicile est déterminé en fonction du degré de dépendance. Quant à la prise en charge pécuniaire de ces heures, elle s’évalue en fonction des ressources financières, feuille d’imposition à l’appui. Mais si vous êtes classé en GIR 5 ou 6, seule votre caisse de retraite pourra vous allouer des aides.
Un vieillissement dans de bonnes conditions comporte donc deux exigences : la professionnalisation croissante du maintien à domicile, doublée du soutien à l’entourage familial dont l’aide continue d’être indispensable.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 02/01/2023
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